Monaco-Matin

L’émotion des retrouvail­les pour Josette et sa fille Édith Hyères.

Depuis la mi-mars, elles ne s’étaient plus côtoyées à la résidence autonomie des Mûriers à Un bonheur incommensu­rable de se retrouver même si les embrassade­s... ce sera pour plus tard !

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Gants, masques et visières, tout l’attirail des mesures barrière est déployé pour permettre la réunion de Josette Janon, 93 ans, et sa fille Édith Dumon.

Les deux femmes ne se sont plus côtoyées depuis la mimars et l’interdicti­on des visites dans les établissem­ents de retraite. Celle-ci étant levée depuis lundi, sous conditions de protection sanitaire, les deux femmes ont été parmi les premières à bénéficier de ce temps de partage, mardi, dans la résidence autonomie municipale Les Mûriers à Hyères dans le Var. « Cela leur fait très plaisir de se retrouver », avait annoncé la directrice, Gwendoline Coulet-Siffredi, au moment de nous équiper nousmêmes, après prise de températur­e.

« Coup de blues »

De fait, les larmes jaillissen­t vite dans les yeux de Josette quand on évoque ces retrouvail­les.

« Je suis très affective, alors j’aimerais prendre ma fille dans les bras et l’enlacer, avoue-t-elle. J’ai eu des coups de blues pendant son absence. J’espère qu’on va revenir bientôt à la vraie vie, la vie d’avant. »

Sa fille complète : « Maman a paniqué et est tombée assez gravement malade quand le président de la République a annoncé que les personnes âgées seraient les dernières à sortir du confinemen­t. C’est très satisfaisa­nt que l’État ait revu sa copie. » Le téléphone les a sauvées, avouent-elles en choeur, trois, quatre ou cinq appels par jour.

« J’ai demandé à maman qu’elle appelle au moindre besoin », reprend Édith. En l’absence de tablettes pour se parler par visioconfé­rence, la ruse a opéré quand Édith est venue garer sa voiture sous les fenêtres de l’établissem­ent, et ainsi parler au téléphone en se voyant directemen­t par la fenêtre.

Mardi matin, les retrouvail­les étaient agrémentée­s de vieilles photos d’Édith et de son mari Pierre, aujourd’hui décédé, qui ont partagé soixante-dix ans de vie commune. Cantonnée dans sa résidence de retraite, Édith voudrait maintenant se promener.

« Car c’est son plaisir depuis des années, c’est ce qui la maintenait en forme avec mon père. Je vois bien qu’elle est comme un lion en cage... », confie Édith. Sa maman conclut : « J’ai aussi envie de pouvoir à nouveau aller manger chez ma fille. Après cinq semaines de confinemen­t, le moral en prend un coup, la vie n’est plus la même. J’ai besoin de liberté de mouvement. » Et d’une bonne coupe de cheveux, sourient les deux femmes, complices. S. M.

 ??  ?? Josette Janon,  ans, a retrouvé sa fille Édith. Mais une distanciat­ion de , m les empêche encore d’être plus proche. (Photo Luc Boutria)
Josette Janon,  ans, a retrouvé sa fille Édith. Mais une distanciat­ion de , m les empêche encore d’être plus proche. (Photo Luc Boutria)

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