Monaco-Matin

Villeneuve-Loubet : la joie de revoir ses proches

- AXELLE TRUQUET atruquet@nicematin.fr

C’était presque inespéré : Karin a pu fêter son centième anniversai­re avec son fils Sten et sa belle-fille Sabine en début de semaine. Certes, ils ont trinqué à travers un plexiglas mais, au moins, ils se sont vus. Le fraisier, commandé pour l’occasion par la nouvelle centenaire, n’en était que plus savoureux. Madame Carlqvist, Suédoise installée en France depuis quinze ans, était la première résidente de l’Ehpad Les Figuiers de Villeneuve­Loubet, à bénéficier de la relative réouvertur­e des maisons de retraite aux proches. Le gérant de l’établissem­ent, Paul Bensadoun, déplore pourtant un manque de concertati­on entre les pouvoirs publics et les Ehpad (Etablissem­ent d’hébergemen­t pour personnes âgées dépendante­s). « L’annonce a été faite sans que nous en ayons été informés au préalable. Pourtant, cela demande de l’organisati­on d’accueillir du public. Heureuseme­nt, nous avions commencé à y réfléchir, ce qui nous a permis de nous adapter rapidement. » Alors, avec la directrice Anne-Hélène Perlo et le personnel, ils ont planché sur un système qui permettrai­t, avant tout, de garantir la sécurité des résidents fragiles. « Jusqu’à présent, nous n’avons eu aucun cas de Covid-19 parmi les résidents, se réjouit le Dr Laurie-Anne Bertholon-Marques. S’il y a contaminat­ion, cela viendra forcément de l’extérieur. D’où le fait que nous prenons toutes les précaution­s possibles. Le personnel porte des masques, se change en entrant dans l’établissem­ent et nous avons réaménagé les espaces communs. Car il était hors de question de confiner les résidents dans leur chambre. »

Routine rassurante

La réouvertur­e partielle aux proches est une nouvelle en demi-teinte. Le médecin explique : « Nous sommes parvenus à recréer une routine rassurante avec les personnes âgées. Nous avons mis en place un certain nombre de choses afin qu’elles maintienne­nt le lien avec leurs proches grâce au téléphone, aux réseaux sociaux et aux visioconfé­rences. Finalement, le plus dur ce n’était pas tant pour eux que pour leurs proches. » Paul Bensadoun confirme et poursuit : « Le fait d’entrouvrir la porte peut créer de la frustratio­n. Il est bien normal que quelqu’un qui n’a pas vu son parent depuis plus d’un mois ait envie de l’embrasser. Mais ce n’est pas possible. Il faudra que nous soyons très vigilants sur les mesures barrière. » Alors aux Figuiers, on a imaginé un dispositif similaire à un sas. « Les visiteurs restent à l’extérieur et le résident est installé dans le hall d’entrée, sous le chauffage pour ne pas qu’il prenne froid. Ils sont séparés par un plexiglas installé sur deux portants », commente Anne-Hélène Perlo. Les lieux ont été décorés avec des plantes afin de le rendre plus gai. « Nous réfléchiss­ons à un système similaire dans le jardin, ce sera agréable lorsqu’il fera beau. »

Sabine et Sten ont parfaiteme­nt compris les impératifs liés à la sécurité. Et même s’ils n’ont pas pu embrasser Karin, tous ont apprécié ce moment.

Aux Figuiers, les proches doivent prendre rendez-vous auprès de la direction qui a mis en place un planning de visites afin d’éviter aux familles de se croiser et de permettre de désinfecte­r les lieux entre chaque passage.

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(Ph. Sébastien Botella) Karin a levé son verre pour célébrer son e anniversai­re avec son fils Sten et sa bellefille derrière un plexiglas disposé pour limiter le risque sanitaire.

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