Monaco-Matin

Le caisson hyperbare pour lutter contre le Covid-

À l’hôpital Sainte-Anne de ,une recherche originale est en cours. Un traitement par oxygénothé­rapie est proposé aux patients atteints de pneumonie à cause du virus

- LORIS BIONDI

C’est une nouveauté qui pourrait améliorer l’état des patients atteints du Covid-19. On le sait, le virus atteint généraleme­nt les poumons et génère une dette majeure en oxygène dans l’organisme qui rend les malades dépendants d’un moyen d’oxygénatio­n. Pour y remédier, le professeur Jean-Éric Blatteau, chef du service de médecine hyperbare à l’hôpital d’instructio­n des armées Sainte-Anne, à Toulon, a eu une idée : « Le projet proposerai­t d’utiliser un des moyens les plus puissants pour oxygéner l’organisme qui est le caisson hyperbare. »

Le médecin a fait appel à Laurent Fréani, expert en hyperbarie et dirigeant de l’entreprise Tech plus à

« car dans le cadre de cette étude, on utilise un masque spécifique, une cagoule, qui permet de délivrer de l’oxygène. »

Des cagoules empêchant la transmissi­on

Laurent Fréani a fourni une trentaine de cagoules à oxygène pouvant s’adapter à la morphologi­e des patients et réutilisab­les après désinfecti­on.

Mais le caisson hyperbare étant par définition un endroit très confiné, se pose la question de la transmissi­on du virus entre les patients et les soignants. À cette interrogat­ion, le chef d’entreprise précise : « La cagoule étant étanche à 100 %, il n’y a aucun risque de contaminat­ion entre le patient, les autres patients et le personnel soignant. »

Le médecin qui effectue cette étude exclusivem­ent à l’hôpital Sainte-Anne raconte une séance au caisson : « Le patient entre dans le caisson hyperbare, s’assoie dans un fauteuil et on lui donne la cagoule pour qu’il respire de l’oxygène pur pendant 75 minutes à une pression de 2 atmosphère­s (équivalent à la pression d’une plongée à 10 mètres de profondeur). La cagoule permet une arrivée plus ou moins importante d’oxygène d’un côté et l’expiration d’un autre grâce à un tuyau qui évacue le CO2 à l’extérieur du caisson. »

Éviter la réanimatio­n

À travers cette étude, le professeur souhaite réduire la durée d’hospitalis­ation des patients atteints du Covid19 qui ont besoin d’oxygène. Son objectif est simple : « Le but, c’est d’éviter que les patients aillent en réanimatio­n. On leur propose de rentrer dans cette étude et, bien évidemment, en les oxygénant très fortement avant qu’il y ait des complicati­ons, on espère qu’il y ait moins de risque de dégradatio­n respiratoi­re qui nécessiter­ait un passage en réanimatio­n. On agit vraiment en préventif. » L’étude, qui s’ouvre à tous les patients âgés d’au moins 18 ans, a commencé la semaine dernière et va se poursuivre dans les prochaines semaines. « On va travailler pour essayer d’inclure au moins 50 patients et, à ce moment-là, je pense qu’on aura des réponses pour voir si ça apporte quelque chose d’efficace, avance Jean-Éric Blatteau. Pour l’instant, c’est beaucoup trop tôt pour donner le moindre résultat. » Si les conclusion­s devaient s’avérer positives, cela représente­rait un fantastiqu­e progrès pour la santé de personnes atteintes par le Covid-19.

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C’est équipés d’une cagoule  % étanche que les patients sont enfermés dans un caisson hyperbare, assis pendant  minutes. L’équipement est constitué de deux tuyaux : l’un apportant l’oxygène, l’autre expirant le CO. (DR)

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