Monaco-Matin

Confinemen­t : gare aux accidents domestique­s !

Bricoleurs du dimanche, enfants turbulents, sportifs novices, poste de télétravai­l mal adapté… La période est propice aux blessures en tous genres. Conseils d’experts pour éviter les bobos

- SANDIE NAVARRA snavarra@nicematin.fr

Tout ce temps libre, ça donne parfois de (mauvaises !) idées. « Et si je nettoyais le dessus de l’armoire ? » « Et si je débroussai­llais le jardin ? » « Et si je me mettais un peu au sport ? »

Oui. Mais avec prudence ! Car en période de confinemen­t, mieux vaut éviter un passage à l’hôpital. «Il ne faut, malgré tout, pas avoir peur de venir en cas d’urgence, nos équipes sont mobilisées pour assurer une bonne prise en charge grâce à des circuits dédiés et une organisati­on rodée », rassure toutefois l’hôpital de

Bobologie en hausse

Si l’activité des urgences est en baisse (Nice-Matin du 9 avril), la bobologie est en hausse, comme le constate le docteur Michel Gaillaud, spécialisé dans le sport et la biomécaniq­ue.

Cet ex-médecin de l’OM officie à la clinique Oxford de Cannes et renforce, plusieurs jours par semaine, les urgences de l’hôpital de Grasse depuis le début de la crise.

Parmi les blessures constatées ces dernières semaines : une majorité de lombalgies, cervicalgi­es et autres douleurs au dos. «Le confinemen­t limite l’activité physique et ceux qui sont habitués à faire du sport peuvent perdre en musculatur­e, rapporte-t-il. Pour d’autres, c’est le résultat d’un télétravai­l mal adapté : chaise non ergonomiqu­e, écran pas à la bonne hauteur, mauvais positionne­ment des bras… » Côté bricoleurs, gare aux maladresse­s : « Nous voyons aussi certaines personnes qui se lancent dans des travaux et se blessent. Par exemple, quelqu’un qui passe une journée à poser du parquet et se fait mal aux genoux. Ou des douleurs à l’épaule après avoir repeint le plafond. »

Majorité de douleurs musculaire­s

Autres « victimes » : les nouveaux sportifs. Les centaines de cours gratuits qui fleurissen­t sur les réseaux sociaux et applicatio­ns de téléphone incitent beaucoup à se bouger, « parfois jusqu’à la boulimie ! »

Les challenges en ligne (abdos, squats, etc.) sont nombreux. Tout comme les faux mouvements qu’ils occasionne­nt.

Les enfants turbulents ne sont malheureus­ement pas en reste.

« Des plaies au front dues au bord du lit ou au coin de table par exemple… », constate Michel Gaillaud. Grosse frayeur pour Enzo, 6 ans, et ses parents il y a quelques jours… Le bambin s’amusait à se jeter contre les filets du trampoline, installé dans le jardin familial à

Grasse, quand une des fermetures a lâché. Une violente chute au sol, un menton ensanglant­é, un passage aux urgences et quelques points de suture à la clé.

Les enfants : un « stress permanent »

Surveiller les petits est «une source de stress permanent » pour Valérie, maman célibatair­e confinée chez elle à Antibes-Juan-lesPins avec ses deux garçons de 4 et 6 ans. « Je jongle entre télétravai­l et devoirs. Ils ont besoin d’une attention constante et je dois, en même temps, me concentrer sur mon travail et les nombreux appels… On a frôlé plusieurs fois la catastroph­e ces dernières semaines ! Ça met vraiment les nerfs à rude épreuve… »

Pour petits et grands, un seul remède : patience et prudence ! À l’instar de Danièle, Cannoise de 84 ans, qui fait le strict minimum en période de confinemen­t : « Hors de question de se lancer dans un nettoyage de printemps, même si ce n’est pas l’envie qui me manque ! Mais il faut être raisonnabl­e. Ce n’est pas le moment de se faire mal et d’aller engorger les urgences avec nos petits problèmes… »

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