millions d’euros d’aides sociales et économiques
La crise liée au coronavirus a imposé de revoir complètement les dépenses et les recettes de l’État. Jean Castellini, conseiller-ministre des Finances, explique la situation
Le budget rectificatif 2020 a été voté avant-hier soir avec gravité par les conseillers nationaux. Le fait est historique : « Il acte une situation budgétaire dans un contexte de crise inédite, avec une hausse très importante des dépenses de 358 millions d’euros pour soutenir le tissu économique et social monégasque », note Jean Castellini.
Le conseiller de gouvernementministre des Finances et de l’Économie incarnait avant-hier soir la prudence sanitaire
‘‘ optimale avec un masque qui lui couvrait largement le visage. Et hier, Jean Castellini donnait une conférence de presse… téléphonique.
La prudence, c’est également l’attitude qu’il entend observer pour le budget de l’État soumis à rude épreuve. « Nous avons bien géré, depuis huit ans, les dépenses publiques et le bas de laine des Monégasques. Le budget, ses recettes et ses dépenses sont le patrimoine de tous les nationaux. Il faut le gérer avec intelligence et parcimonie. Il n’a pas été simple pour des élus de voter pareil budget. Le temps est au choix, au pragmatisme et à la prudence. Il va falloir aussi de changer de “logiciel” pour chercher un nouveau modèle économique monégasque et de nouvelles recettes. »
Le Monaco de demain pourrait pousser davantage sur « le numérique, le tourisme et la production locale. »
Monaco n’est pas fait pour le déficit. Il a une sainte horreur de puiser dans sa cagnotte. De 2009 à 2011, dans le sillage de la crise des subprimes, le budget est resté dans le rouge. Et les élus n’avaient qu’une idée en tête : sortir de cette situation. « Le déficit était de 200 millions d’euros cumulés, rappelle Jean Castellini. Aujourd’hui, sur une période extraordinairement plus courte, il est plus de deux fois supérieur, soit un tiers du budget total. C’est évidemment considérable. Nous travaillons sur nos fonds propres. Nous nous retrouvons à consommer des vrais euros du Fonds de réserve. »
Il va donc falloir trouver rapidement comment renflouer les caisses de l’État. Et pour ce faire, il n’y a pas qu’une solution : faire de la TVA ! En trois mois, 150 millions d’euros ont été perdus. Car évidemment, sans consommation, pas de TVA. « Nous avons tout intérêt à ce que l’activité économique reparte. » Pas question donc de revoir à la baisse les dépenses d’investissement comme le plan national
Nous n’avons pas de mesures qui nous conduiraient à modifier la fiscalité, certainement pas celle des personnes privées.”
au logement, le nouvel hôpital ou encore le nouveau centre commercial de Fontvieille – «Il aura un fort taux de rentabilité » – même si ces chantiers peuvent être différés dans le temps.