Monaco-Matin

« La liberté, c’est la vie. Pas de liberté sans vie »

Antoine Babu, le président des Jeunes UDI 06, plaide pour la mise en place rapide d’une applicatio­n de géolocalis­ation post-confinemen­t de type « Stop-Covid » qui respectera­it les libertés individuel­les

- RECUEILLIS PAR TH. PEYROT

Ce l’homme parle. n’est Son pas politique engagement seulement qui personnel et son parcours profession­nel — ancien gendarme, affecté au peloton d’interventi­ons du PSIG — lui ont dicté le besoin d’exprimer son sentiment dans le débat animé sur le respect des libertés individuel­les autour de la mise en service d’une appli de géocalisat­ion post-confinemen­t sur le principe de celles massivemen­t déployées en Corée du Sud. Une version française, « Stop-Covid » est d’ailleurs en cours d’élaboratio­n. Mardi dernier, Marc Fesneau, le ministre chargé des Relations avec le Parlement a annoncé qu’un débat était justement prévu le 28 avril prochain à l’Assemblée nationale sur le traçage des maladies du Covid-19. « Maintenant que les contours du déconfinem­ent se dessinent, certaines modalités gouverneme­ntales ont été exprimés.

‘‘ 75 % des

Français y sont favorables

Si l’exécutif souhaite mettre en place une applicatio­n de géolocalis­ation permettant de nous organiser et de nous prémunir au mieux des risques d’une “rechute” ou “2e vague” épidémique du Covid19, il a cependant souhaité que la décision revienne aux parlementa­ires qui devront débattre et voter sur ce sujet dans les prochains jours. Le débat intéresse ou passionne certains, alors que 75% des français sont favorables à la mise afin en d’amorcer place plus d’un rapide un tel dispositif déconfinem­ent et plus chantier, sécuritair­e. de nombreux Face à élus ce de tout bord mettent en relief les arguments usuels de la protection des libertés individuel­les pour mieux encadrer voire contrer la mesure. Nous parlons de créer un outil utilisant, de façon anonyme et sur la base du volontaria­t, la géolocalis­ation pour lutter contre la propagatio­n d’un virus mortifère et sans frontière. Si je m’étonne face à une telle adversité contre ce projet, je trouve très légitime de se poser la question des garde-fous qui visent à protéger nos données privées. Si la CNIL contrôle et scrute d’un oeil averti et paternalis­te le bon usage de la loi RGPD, rien ne nous empêche de placer une telle mesure sous le contrôle d’un juge indépendan­t et garant suprême de notre liberté. Il est certain que nous devons prendre toutes les mesures nécessaire­s pour protéger les données individuel­les et privées de nos concitoyen­s.

Sur le principe de Waze

Inconsciem­ment ou pas, nous usons chaque jour de données de localisati­on pour des usages pratiques, ludiques ou médicaux, de l’applicatio­n GPS pour se déplacer à l’applicatio­n localisant les malades d’Alzheimer. Mais existe t-il un réel danger ? Existe t-il déjà des applicatio­ns, utilisées par un grand nombre d’utilisateu­rs, parfaiteme­nt légales, pouvant se rapprocher de ce que nous pourrions mettre en place pour mieux gérer l’avenir et éviter les débordemen­ts du passé ? Prenons l’exemple de l’applicatio­n Waze. Cette applicatio­n nous indique que nous nous trouvons à tel endroit, que nous allons bientôt traverser une zone accidentog­ène, ou fortement fréquentée, ou même la présence d’un contrôle de police. Cette zone pourrait être également pathogène. Sur un modèle similaire, notre applicatio­n pourrait nous dire si nous sommes entrés ou si nous nous orientons vers une zone où le virus circule. C’est sûrement de cette manière que nous pourrons avancer rapidement. En ne confondant pas l’ennemi. Car notre ennemi n’est pas le porteur, mais ce virus. C’est lui que nous devons détecter, et c’est la zone dans laquelle il se trouve qui nous intéresse. Ceci dans l’intérêt d’un porteur, de ses proches et de l’ensemble de la collectivi­té. Serait-ce un scandale d’utiliser une telle applicatio­n ? Gérée par Bluetooth ou réseau 4G, qui plus est, basée sur le volontaria­t. Je ne le pense pas. C’est bien la notion de liberté que nous évoquons dans ce débat. Et la liberté, c’est la vie. Pas de liberté sans vie. Le combat d’aujourd’hui, c’est la vie. Nous avons la chance de vivre dans un pays protecteur, audacieux et créatif ! Nous savons déjà faire, c’est dans nos gênes et nous saurons adapter les outils de demain aux enjeux d’aujourd’hui. Nos parlementa­ires et élus locaux sont là et prêts pour cela ! Nous possédons tous les garde-fous nécessaire­s pour valider les prises de décisions.

Face à une crise sanitaire d’une telle ampleur, Antoine Babu insiste sur le fait que « la lucidité, le réalisme et le pragmatism­e doivent prôner sans aucune flexibilit­é ». Sans omettre que cette mesure doit rester « exceptionn­elle, réversible car elle vise avant tout « à protéger nos vies, nos entreprise­s, nos commerces et nos emplois. (...) Alors mettons-nous au travail et retrouvons notre liberté !

 ?? (Photo Patrice Lapoirie) ?? Antoine Babu, conseiller national et départemen­tal UDI est aussi colistier de David Lisnard depuis les dernières élections municipale­s à Cannes.
(Photo Patrice Lapoirie) Antoine Babu, conseiller national et départemen­tal UDI est aussi colistier de David Lisnard depuis les dernières élections municipale­s à Cannes.

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