Un ramadan sous confinement cette année
Les musulmans de Grasse, comme ceux de Cannes, se préparent à vivre un mois de jeûne et de prières sans rassemblements religieux et festifs. La grande fête de l’Aïd-el-fitr est d’ores et déjà annulée
Les musulmans s’apprêtent à faire le ramadan. Un ramadan sous confinement qui sera « d’une grande tristesse », note l’imam grassois, président de l’association des musulmans du pays grassois, Ismaïl Briki.
Si la date du début du mois de jeûne n’est pas encore arrêtée, – « c’est le Conseil français du culte musulman qui en fera l’annonce. Mais cela devrait être ce 23 ou ce 24 avril », dit l’imam grassois –, une chose est sûre, ce ramadan-là ne sera pas du tout comme les autres.
Pas de prière diffusée sur les réseaux
« Chacun devra faire sa prière du soir chez lui. Il n’y aura pas de rassemblements quotidiens à la Mosquée du Carré », précise Ismaïl Briki, qui se dit très triste. Quant à diffuser la prière du soir ou celle du vendredi sur les réseaux sociaux, « ce n’est pas possible. Les gestes de la prière ne se font pas devant la télé. La prière doit se dérouler ensemble, en groupe, avec une présence physique, à la mosquée, ou alors seul chez soi », détaille l’homme de foi qui regrette évidemment que cette période de confinement ait de telles conséquences sur cet événement important du calendrier musulman. Mais il réclame de chacun la plus grande discipline et le respect du confinement même au moment normalement si convivial de la rupture quotidienne du jeûne.
Chaque soir, en effet, les musulmans pratiquant le ramadan brisent le jeûne par un repas pris en commun avec les membres de la famille, voire aussi les amis. Et c’est, en temps normal, un moment de joie et de partage. Mais pas cette année.
La location de l’espace Chiris annulée
« Là aussi, le confinement s’impose », rappelle l’imam bien conscient que c’est demander un effort supplémentaire, d’autant que les deux rendez-vous qui ponctuent la fin du ramadan, la grande prière de fin de jeûne et, une semaine après le mois de ramadan, la fête de l’Aïd-el-fitr, sont d’ores et déjà annulées, même si elles arrivent toutes les deux après le 11 mai, date du déconfinement. Ces deux temps forts rassemblent « à l’espace Chiris, plusieurs centaines de personnes. 600 à 700 pour la prière, près d’un millier pour la fête de l’Aïd. Or, le président de la République l’a dit, les grands rassemblements resteront interdits au moins jusqu’en juillet. Et puis, de toute manière, la municipalité de Grasse a annulé la réservation de l’espace Chiris avant même le discours du Président Macron. »