Monaco-Matin

« Un sentiment mitigé »

Marjan Kolev, le coach du Gym, s’arrête sur un championna­t stoppé et évoque les changement­s prévus pour la saison prochaine

- Textes : Sylvain MUSTAPIC

Alors que le Gym semblait enfin lancé, la crise sanitaire est venue couper les Niçoises dans leur envol à l’aube de la e journée de Ligue féminine, le  mars. Terminus. Le rideau est tombé sur le hand féminin. Le coach niçois Marjan Kolev fait le bilan de cette saison tronquée et tente, malgré les incertitud­es, de se projeter sur l’exercice à venir. S’il n’a pas encore signé, Marjan Kolev est tombé d’accord avec le Gym pour une prolongati­on de contrat de deux ans.

Comment vous, staff et joueuses, avez vécu cette fin de championna­t ?

Depuis l’annonce de l’arrêt du championna­t, je fais des bilans avec les joueuses, à distance évidemment. Le sentiment est le même pour tous : on estime que ces derniers temps, le groupe était en progressio­n constante.

L’équipe donnait le sentiment d’être enfin lancée. C’est une frustratio­n ?

Évidemment. On avait bien démarré le championna­t, puis on a eu quelques blessures en fin de première partie, dans une période où l’on enchaînait les matchs difficiles face à des équipes de haut de tableau. Dès début janvier, on a travaillé, on s’est dit les choses, on a eu des retours et on a réagi comme une vraie équipe avec une belle série de victoires pour valider notre place en play-offs.

Le classement au moment de l’arrêt fait office de classement final. Avec cette e place, vous ne disputerez pas la Coupe EHF l’an prochain. Comment le vivez-vous ?

Au regard du contexte, des moyens, des changement­s de leadership dans l’équipe, cette e place est méritée et constitue une bonne performanc­e. Là où le sentiment est mitigé, c’est que l’on sent que l’on a été privé de la possibilit­é de s’exprimer en play-offs, où l’on pouvait surprendre et finir dans le top  pour décrocher une place européenne. Mais quand on regarde la situation actuelle et l’économie globale, pas uniquement au niveau du sport, je me demande si jouer l’Europe aurait vraiment été une bonne chose…

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Pendant un mois, vous ne saviez pas si le championna­t allait reprendre. Comment avezvous géré ces moments avec les joueuses ?

On s’est vite retrouvé au chômage partiel, comme tous les autres clubs. Avant de se quitter, on a donné un programme de travail aux joueuses. Ce sont des profession­nelles, qui s’adaptent vite. Nous, les sportifs, on se fixe toujours des défis et je ne doute pas que mes filles se sont fixées des défis personnels pour garder leur forme. C’est dans leur caractère. Ce n’était pas facile, mais l’on a eu des contacts réguliers pour prendre des nouvelles, notamment pour savoir si tout allait bien au niveau de la santé surtout, car c’est ce qui est important. J’ai été joueur, donc je sais que pour elles c’est frustrant. Pour nous les entraîneur­s, c’est plus simple : on a des analyses, des réflexions à mener, on peut travailler sur nos sources d’exercices et futurs projets de jeu.

Comment vous projetez-vous sur la saison prochaine ?

Ce n’est pas évident, car on ne sait pas quand on pourra reprendre et dans quelles conditions. Pour l’instant, il n’y a pas de date claire, donc il est difficile d’anticiper. On ignore quand débutera le prochain championna­t. Une chose est sûre : comme la coupure est plus longue, la préparatio­n d’avant-saison devra l’être aussi, pour des questions de prévention vis-à-vis des joueuses. Même si elles s’entretienn­ent, les sollicitat­ions physiques ne sont pas les mêmes. On a déjà quelques idées, mais tant que ces points ne sont pas définis, on ne peut pas pleinement s’organiser.

Le format de la Ligue féminine (Ligue Butagaz Ernegie) va également changer. Votre regard sur cette évolution ?

Je la trouve très positive. Nous aurons enfin – s’il a lieu – un championna­t régulier, qui récompense­ra la constance. Il sera plus intéressan­t. Jusqu’à maintenant, des équipes calculaien­t pendant la première phase pour se préparer et être au top en play-offs. C’était tout à fait normal, on en faisait partie d’ailleurs. Désormais, tous les matchs seront importants, et le nouveau format de la coupe de France qui se dessine semble aussi prometteur.

Les objectifs de l’OGC Nice en - ?

C’est difficile à définir pour le moment : des équipes n’ont pas terminé leur recrutemen­t, on ne sait pas ce qu’il va se passer, si des clubs ont les moyens de recruter à l’étranger des joueuses en difficulté dans leur club ou dans des clubs en faillite. Je pense toutefois que l’on peut annoncer librement jouer une place dans le top , d’autant que la e place pourrait devenir européenne par le jeu des Wild-Cards (invitation­s, Ndlr). On a montré que l’on a des capacités, même si l’équipe change tous les ans. Même si notre budget baisse, on réussit toujours à recruter de bonnes joueuses, donc je suis optimiste.

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(Photo Eric Ottino)

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