LES PALACES PRÊTS À ROUVRIR
Le Métropole attend le feu vert du gouvernement Le tour du monde d’une Française confinée à Monaco France : le plan de déconfinement dévoilé mardi
Alors que la crise sanitaire semble se stabiliser dans plusieurs pays occidentaux – même si l’issue en est encore lointaine et qu’une « deuxième vague » est très possible –, le tsunami économique, lui, se rapproche peu à peu, comme en témoignent les dernières prévisions en Italie et aux États-Unis (lire ci-contre). Dispositif clé pour limiter les faillites et le chômage qui va avec, des prêts sont accordés à un nombre croissant d’entreprises, et commencent à s’étendre aux « champions nationaux ».
● L’État au secours d’Air France et de Renault
Air France va ainsi recevoir un total de 7 milliards d’euros de prêts (4 milliards de la part des banques, avec garantie de l’État ; et 3 milliards directement de ce dernier) a annoncé vendredi le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire. « Il faut sauver
(1) notre compagnie nationale », a-t-il lancé, qualifiant ce plan d’« historique ». Il a par ailleurs précisé qu’une nationalisation n’était « pas à l’ordre du jour ».
Alors que la quasi-totalité de ses avions sont cloués au sol, le groupe est dans une situation critique. Ces mesures – qui doivent encore être approuvées par la Commission européenne – visent donc à « sauver 350 000 emplois directs et indirects » et permettre à l’entreprise de « poursuivre sa transformation pour s’adapter dans un secteur que la crise globale va largement bouleverser ».
Ce soutien « n’est pas un chèque en blanc », a souligné le ministre. « Nous avons fixé des conditions. Des conditions de rentabilité, car c’est l’argent des Français, donc il faut qu’Air France fasse un effort pour être plus rentable ; et des conditions écologiques. Air France doit devenir la compagnie aérienne la plus respectueuse de l’environnement. »
Autre entreprise française de premier plan qui pourrait bénéficier rapidement de l’aide de l’État : Renault. Bruno Le Maire a indiqué qu’environ 5 milliards d’euros de prêts, à 90 % de la part des banques avec garantie de l’État, étaient à l’étude. « Renault, c’est un million d’emplois sur tout notre territoire qui sont liés à la filière de l’industrie automobile », a-t-il souligné.
● Quelque autres entreprises concernées
Les « champions nationaux » ne constituent que la face la plus visible de l’iceberg : les principaux bénéficiaires de ce type de prêts sont en fait les Très petites entreprises (TPE). Et de loin : les banques françaises ont « pré-accordé » plus de 43 milliards de prêts garantis par l’État à 281 000 entreprises, a indiqué vendredi le gouvernement. Dans le détail, et selon un document datant lui de mi-avril – la répartition a donc pu évoluer depuis – un quart des bénéficiaires, concentrant un tiers de ce montant, sont des entreprises du commerce et de la réparation d’automobile. Le secteur de l’hôtellerie-restauration représente, lui, 16 % des bénéficiaires et 10 % du montant total de prêts, et celui de la construction 12 % des bénéficiaires et près de 12 % du montant.
1. Dans la foulée, le gouvernement néerlandais a annoncé qu’il étudiait une aide de deux à quatre milliards d’euros pour la compagnie aérienne KLM, alliée à Air France dans une structure dont l’État français est actionnaire à hauteur de 14,3 % et l’État néerlandais à hauteur de 14 %.