Déconfinement : les cinquante propositions des Républicains
La formation politique a dévoilé, hier, un document de 24 pages qui détaille, point par point, ses propositions pour sortir de la crise. Avec la date du 11 mai comme point de départ
Être dans une opposition constructive. » C’est ainsi qu’Eric Ciotti, député Les Républicains (LR) des Alpes-Maritimes, décrit le document que vient de révéler sa formation politique.
« Pour un déconfinement clair et sous protection » : voilà l’intitulé de cet opus de 24 pages qui comprend 50 propositions. « Pour réussir, le déconfinement ne doit pas être flou, jacobin et bureaucratique. Au contraire, il doit être clair, territorialisé et sous protection », écrit Damien Abad, député de l’Ain et président du groupe Les Républicains à l’Assemblée nationale, en préambule. Eric Ciotti a piloté l’un des huit groupes de travail. Les Républicains devancent ainsi le gouvernement, qui doit présenter son plan mardi. Un point d’accord notable : la date du 11 mai. « La philosophie générale est de concilier sécurité et redémarrage économique », précise Eric Ciotti. En voici l’essentiel.
● Restaurants : première vague le mai
Les Républicains proposent une réouverture dès le 11 mai dans les départements les moins touchés, et entre le 11 mai et le 15 juin pour les autres.
● Masques dans les transports
Ils réclament le port du masque homologué dans les transports, « le plus tôt possible ». Et aussi que les masques chirurgicaux soient distribués par les pharmaciens et ceux « grand public » par les collectivités.
● Dépistage systématique pour les plus exposés
Les LR souhaitent un dépistage systématique de tous les professionnels de santé, de tous les résidents et personnels des établissements médico-sociaux, et en premier lieu des Ehpad. Ils demandent également un dépistage de toutes les personnes souhaitant rendre visite dans un Ehpad. Les Républicains prônent l’isolement des cas positifs dans des chambres d’hôtel réquisitionnées pour l’occasion.
● Geler les fermetures de lits
Ils demandent notamment le gel immédiat de toutes les fermetures de lits et que les chefs d’établissement soient autorisés à créer des lits nouveaux. Ce qui permettrait, selon eux, une gestion décentralisée pendant une période d’un an.
Ils se déclarent également favorables à une loi de programmation de santé publique. « Elle aurait pour vocation un plan d’investissement massif dans les hôpitaux et une hausse de 5 % par an pendant cinq ans de tous les salaires des personnels hospitaliers. »
● Annulation des charges sociales et fiscales
Les Républicains souhaitent l’annulation pure et simple des charges sociales et fiscales, estimant que les reports de charges ne sont pas suffisants. « Il faut des annulations de charges pour les entreprises dont le chiffre d’affaires est de moins de 50 millions d’euros », précise Eric Ciotti.
Le groupe LR propose de doubler le fonds de solidarité de 7 à 14 milliards d’euros et demande qu’il soit prorogé au-delà du 11 mai. Il permettrait de prendre une partie du loyer des entreprises les plus touchées. Sur le chômage partiel, Les Républicains souhaitent qu’il soit poursuivi au-delà du 11 mai.
● Écoles : tests systématiques
« Nous demandons de tester systématiquement et chaque semaine le personnel scolaire, y compris les enseignants. Et rendre obligatoire la prise de température des élèves à l’entrée. Nous voulons rendre obligatoire le port du masque dans les transports scolaires, mais en maintenant la fermeture des cantines, en fonction de la situation des départements. »
● Stop à la libération de détenus
« Il faut arrêter les libérations anticipées de détenus, commente Eric Ciotti. Nous en sommes déjà entre 11 000 à 12 000 de moins, dans les prisons françaises. À ce rythme 20 000 de moins au 11 mai. Il faut arrêter ce dispositif qui risque de provoquer des menaces très fortes en matière de sécurité. » Le groupe Les Républicains veut également interdire toute libération anticipée des détenus radicalisés.
● Contrôles de température dans les aéroports
Sur les frontières, Les Républicains entendent une fermeture ou un contrôle très strict à l’intérieur de l’espace Schengen, avec des contrôles de température dans les aéroports. Et demandent une réouverture des centres de rétention administrative pour les étrangers.