Monaco-Matin

Grâce à lui, l’Eurovision aura quand même lieu sur le Net

Regrettant l’annulation du concours de chant, l’Antibois Raphaël Depetris a su développer une version numérique de l’épreuve. Engouement au rendez-vous avec plus de 10 000 abonnés !

- MARGOT DASQUE mdasque@nicematin.fr

L’histoire d’un petit challenge intime qui prend des proportion­s… européenne­s ! Si, aujourd’hui, l’Antibois Raphaël Depetris se retrouve à oeuvrer à distance avec une équipe d’une dizaine de personnes venant de différents pays de notre continent, ce n’était pas vraiment son dessein. Et pourtant, depuis plusieurs semaines, le jeune homme de 25 ans organise bel et bien le concours de l’Eurovision… sur le Net. « J’ai commencé à regarder en 2002, avec ma grand-mère et ma mère. Mais j’ai vraiment été à fond dedans après avoir adoré la chanson gagnante de la Suède en 2012. » Alors, lorsque ce passionné de musique comprend que le rendezvous internatio­nal ne pourra pas voir lieu le 16 mai à Rotterdam, crise sanitaire oblige, il ne peut pas rester les bras croisés.

« Une grande déception pour les interprète­s »

« Ayant du temps avec le confinemen­t, j’avais créé un compte Instagram pour mettre en valeur les participan­ts. Si certains d’entre eux sont assurés d’être qualifiés lors de l’édition 2021, ce n’est pas le cas pour tous. C’est quand même une grande déception pour les auteurs, compositeu­rs et interprète­s ! » D’abord confidenti­elles, ses publicatio­ns intéressen­t de plus en plus d’internaute­s. La bascule se fait face à l’engouement : « J’ai créé une page Facebook, 10 000 abonnés la suivent, toutes nationalit­és confondues. » Son idée ? Permettre aux titres d’entrer tout de même en compétitio­n et sacrer ainsi un grand vainqueur de cette version qui ne comptera définitive­ment pas pour du beurre. Désirant respecter le règlement de la manifestat­ion, il se lance dans un envoi de messages en masse. Et parvient à récolter ce qu’il désirait : un jury. « J’ai envoyé des messages à des anciens participan­ts pour leur demander de nous rejoindre. Ils sont cinq par pays. »

Et votent de la même manière que lors de l’émission. Justement, son projet ne se résume pas à animer une communauté ! Avec deux demi-finales diffusées au début du mois prochain et la grande finale prévue le 16 mai, il est question d’assurer des live pour que chacun puisse découvrir les prestation­s sélectionn­ées – sous la forme de clips vidéo ou d’enregistre­ments des chanteurs en compétitio­n. Sur leur trente-et-un, les coéquipier­s de Raphaël Depetris assureront la présentati­on, comme lui, sur fond vert, avec des incrustati­ons en arrière-plan. Presque comme des pros.

Quid de la diffusion ? « Nous avons demandé à plusieurs Youtubeurs de jouer le jeu via leur chaîne. »

« Ce concours véhicule des messages positifs »

Et même le public aura son mot à dire ! « Un de mes colocs est développeu­r, il va créer une applicatio­n 100 % gratuite qui va assurer un vote sécurisé. »

Rien n’est fait à moitié. Cela vous fait sourire ? « Je sais qu’en France, il y a une connotatio­n kitchouill­e », reconnaît le jeune homme, qui en profite pour rappeler la symbolique de l’événement : «Ilaétécréé après la Deuxième Guerre mondiale pour unir les nations d’Europe. Et a toujours véhiculé des messages d’inclusions et positifs. » Un engagement qui, à la lumière actuelle, trouve une résonance d’autant plus forte.

Savoir +

Pour suivre le concours, rendez-vous sur Facebook @ESC2020onl­ineforthef­ans

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(DR) Raphaël Depetris et son équipe seront sur leur trente-et-un pour assurer, devant leur fond vert, la présentati­on des shows en direct sur Facebook.

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