Paloma, ans, reverse ses dons aux soignants
Une association, créée en 2017 pour financer les soins, indispensables mais non-remboursés, de cette adolescente victime d’une maladie orpheline, se réorganise contre le coronavirus
Elle a adhéré, immédiatement… » Face à l’urgence sanitaire et après « conseil de famille », Paloma a donné son aval. Depuis le 16 mars et jusqu’à la fin du confinement, les dons reçus par l’association pour financer les soins de cette Niçoise de 15 ans, sont redirigés en faveur d’actions visant à réconforter le personnel hospitalier. «Ona commencé par offrir des repas pour le Samu, lors des gardes de nuit, puis des viennoiseries à la réanimation de l’Archet. Alors, vu les sourires qu’on a eus en échange, on a choisi de continuer… », raconte son père, Gilles San José.
Alizé Cornet et Kaotik à ses côtés
Ou quand la chaîne de solidarité s’inverse… Paloma est victime d’une maladie rare : la NF2. Son système nerveux développe des tumeurs. Elle a perdu la vue il y a deux ans. L’adolescente est épileptique et sous traitement chimiothérapique presque en permanence… Des soins obligatoires mais non remboursés. D’où la création, en 2017, de Princesse Paloma, association dont la marraine est la joueuse de tennis Alizé Cornet.
Un autre Niçois, le chanteur Kaotik, vient de dédier à Paloma un de ses « raps du confinement », qu’il diffuse chaque jour sur les réseaux sociaux. « Depuis son clip, Les Petits anges, elle est fan de lui. Et là, c’était Noël ! Elle a dansé dans le salon en écoutant son dernier opus, c’était juste génial… On se connaît surtout grâce à Éric Bauthéac [ancien footballeur de l’OGCN], qui vient souvent à la maison, depuis qu’il la prise en affection, un soir de match, après lui avoir offert son maillot. Il est encore venu chez nous cet été. Il nous avait alors offert trois places pour Disney, après que ma fille se soit fait opérer des yeux… »
Touchée par la mobilisation autour d’elle, Paloma a donc décidé d’aider à son tour. « Quand on lui a expliqué ce qu’était cette pandémie, alors qu’on tournait à quatre ou cinq rendez-vous hospitaliers par semaine entre Nice, Paris et Marseille, ça lui a semblé naturel, cette fois, d’aller vers ceux qui, depuis si longtemps nous accompagnent, nous soutiennent, recontextualise Gilles San José. Les médecins et personnels hospitaliers, aujourd’hui, vivent des journées de fous, quels que soient les services. On ne peut pas rester sans rien faire… »
Des journées que Paloma et sa famille tentent de rendre un peu plus douces, avec l’aide de partenaires comme la boulangerie Les Délices de Jeanne d’Arc. Ou l’enseigne Fleurance nature, «qui nous a livré des crèmes réparatrices. Ça n’a l’air de rien, mais j’ai vu des infirmières, des brancardiers qui, à force d’utiliser gel et savon, ont réellement les mains en sang… », prie de croire le père de Paloma.