Monaco-Matin

Le saviez-vous ? par Serge Jausas

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Des cartes postales humoristiq­ues d’Antibes

Il existe toute une série de cartes postales humoristiq­ues d’Antibes. Et on peut voir à quoi on va ressembler à la sortie du confinemen­t : à un bibendum. Avant de se rendre à la plage de la Salis. L’originalit­é de ces cartes, ce sont ces petits diaporamas cachés sous un élément de la carte que l’on ouvre pour dérouler une dizaine de vues de la ville. Les autres comportent des scènes d’été : camping, bronzing...

Sampiero Corso qui a fait carrière au service de la France a eu un rapport avec Antibes

Sous Henri II, Sampiero d'Ornano, dit Sampiero Corso, patriote corse francophil­e, livra l'île aux Français (sauf Bastia et Calvi) après avoir lutté contre Gênes, alliée à Charles Quint.

Sampiero Corso avait une femme prénommée Vannina, qu'il adorait, mais elle eut le tort de le trahir auprès des Gênois qu'elle a voulu rejoindre. Elle s'enfuit de Marseille en bateau en février .

La galère transporta­nt Vanina fut rattrapée au large d'Antibes par celle d'Antoine Saint-Florent, fidèle lieutenant de Sampiero Corso. Enfermée au château d'Antibes, Vanina fut transférée à Marseille pour y être exécutée comme espionne.

Sampiero l'étrangla de ses propres mains avec l'écharpe dont Gênes lui avait fait cadeau. Mais un d'Ornano, cousin de Vanina, vengea sa soeur en faisant tuer par Vittolo, le  janvier , Sampiero Corso, moyennant . écus. Le traité de CateauCamb­résis, en , rendit la Corse à Gênes.

Depuis , une dot était offerte aux antiboises de moins de  ans, se mariant le  juin

Un Antibois commerçant, appartenan­t à une vieille famille locale a trouvé le moyen à son époque de perpétuer sa mémoire. Barthélemy Plaucheur est décédé le  juin . Il légua par testament olographe, daté de juillet , une somme de . F (valeur de l'époque) à la commune d'Antibes. Mais, à une condition.

A charge pour cette dernière, de doter chaque année avec les intérêts de cette somme, une jeune fille pauvre et vertueuse, à condition qu'elle accepte de se marier le jour de son décès, le  juin.

Dès l'origine, ce legs suscita des réactions contraires et d'âpres discussion­s, lorsque le maire J.-B. Rostan, demande au conseil municipal d'accepter ou de rejeter le testament.

Le maire partisan de l'acceptatio­n avait déclaré : « Cette institutio­n a été faite par le défunt dans un but évident de moralité, que par l'exemple d'une récompense publique annuelle accordée à la plus sage entre les jeunes filles du peuple. Il a voulu offrir une prime à la pureté des moeurs aujourd'hui si relâchées. »

Le conseil municipal a accepté le legs. A la séance suivante les débats ont été vivement relancés. Mais le legs a été une nouvelle fois accepté et doté d'un règlement très strict : la fille devait être âgée de moins de  ans, être née de parents antibois ou résidant dans la commune depuis plus de vingtcinq ans, et... français.

Ainsi on a pu lire dans les colonnes de l'édition antiboise un appel de la mairie aux jeunes filles. Celle qui répondra à toutes les exigences de Barthélemy Plaucheur recevra  F, le jour de son mariage. S'il n'apparaît pas que l'auteur de ce legs a réussi par ce geste à encourager de façon réelle la rigueur des moeurs, en revanche, depuis  on ne manquait pas de parler de lui chaque année à pareille époque.

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