Monaco-Matin

Vous reprendrez bien des Madelen

Trois mois gratuits sont actuelleme­nt proposés afin de découvrir la nouvelle plateforme de l’Ina. Voici quelques pistes pour naviguer dans un contenu riche de 13 000 documents d’archives

- JIMMY BOURSICOT jboursicot@nicematin.fr

Adieu Ina Premium, bonjour Madelen. Deux jours après le début du confinemen­t, l’Institut national de l’audiovisue­l a lancé sa nouvelle plateforme de streaming. Au menu : fictions, documentai­res, spectacles, émission et enregistre­ments audio. Le tout accessible en illimité sur ordinateur ou sur une appli mobile (iOS et Android, plutôt défaillant­es pour le moment), pour 2,99 euros par mois. Actuelleme­nt, les trois premiers mois sont offerts. On croit savoir que vous avez du temps devant vous, alors pourquoi pas tenter le coup...

Avec Madelen (madelen.ina.fr), l’Ina entend évidemment valoriser un fonds d’archives très vaste, mais aussi rajeunir son public. « Avant, les abonnés à Ina Premium venaient chercher un contenu précis. Là notre objectif est de leur faire découvrir des programmes qu’ils ne connaissen­t pas », a indiqué Antoine Bayet, responsabl­e du départemen­t des éditions numériques, à l’AFP.

Avant de se lancer en quête de pépites méconnues, on ne résistera pas au plaisir de se replonger dans de grands moments de télévision, ou de radio, de visionner des documentai­res dédiés à des figures majeures du XXe siècle ou à notre région.

Ray Charles à Juan

Pour la première fois, le grand Ray Charles met les pieds en France. Nous sommes en 1961 et il est à l’affiche du festival de jazz d’Antibes (aujourd’hui Jazz à Juan) qui accueille le légendaire Ray Charles, se présentant pour la première fois en France. Dans cette séquence, on l’entend jouer Let the Good Time Roll ou Georgia on my mind. D’autres prestation­s de cette deuxième édition sont aussi montrées.

En 1961, Alain Raisner crée Âge tendre et tête de bois. Au Golf Drouot, au Moulin de la Galette ou à la Cité universita­ire, devant des parterres de jeunes enthousias­tes ayant envie de danser, les vedettes du moment défilaient les unes après les autres : Sylvie Vartan, Franck Alamo, Richard Anthony, etc. Madelen propose de revoir neuf émissions. Pourquoi pas celle d’avril 1963, avec Lenny Escudero, Françoise Hardy et Les Chats Sauvages...

Pas une séquence culte, mais un formidable voyage dans le temps avec ce reportage datant de 1969, de plus d’une heure, consacré à l’ancien marché de la capitale, ses carcasses de barbaque et ses maraîchers pleins de gouaille abordés dans un sujet au rythme lent, très lent.

avec Dalida

On trouve un millier d’archives en rapport avec le mythique Jacques Chancel. On s’arrête sur ce long entretien où, de sa voix chaleureus­e et précise, il interroge Dalida. En 1976, après 25 ans sur scène, elle s’apprête à donner une autre direction à sa carrière. Elle évoque son parcours, son enfance ou son arrivée en France, tout en livrant son opinion sur la nouvelle chanson française d’alors.

Bukowski Ce 22 septembre 1979, Bernard Pivot, imposante oreillette en évidence, a réuni des auteurs « se trouvant en marge de la société » pour son 159e numéro. Marcel Mermoz, François Cavanna, Catherine Paysan et Gaston Ferdière ont du caractère, mais l’Américain Charles Bukowski, qui enchaîne les verres de sancerre et les clopes, met un sacré boxon sur le plateau.

à Port-Cros

En juillet 1983, un Georges Pernoud encore jeunot lançait un reportage consacré à Port-Cros, au large d’Hyères, où «la pêche abusive et les touristes » provoquaie­nt de la pollution, menaçant la faune et la flore. L’accent est ensuite mis sur les initiative­s des gardes du parc terrestre et maritime afin de protéger cet écrin.

La rencontre Duras-Godard En décembre 1987, une rencontre au sommet, entre deux géants. Chez elle, l’écrivaine Marguerite Duras accueille Jean-Luc Godard. Éclairés par une petite lampe à abat-jour, avec une réelle complicité, ils évoquent leurs oeuvres, leur manière d’envisager la création artistique.

Réalisé en 2015, ce reportage narre le parcours d’un gamin ayant grandi dans le populaire XIVe arrondisse­ment de Paris, devenu l’un des plus grands dialoguist­es français. Fou de littératur­e, il se plaît à se faire passer pour un imposteur dans un vieil entretien. Des spécialist­es de l’histoire du cinéma, mais aussi son fils, Jacques, dressent un portrait plus flatteur.

Une vie de plaisirs et de liberté retracée dans ce documentai­re sorti en avril 2018, quelques mois après la disparitio­n de l’héroïne d’Ascenseur pour l’échafaud.

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Thierry la fronde.

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