Monaco-Matin

Des idées pour garder le lien avec les aînés

Des choses toutes simples auxquelles on ne pense pas forcément mais qui, en cette période mais aussi pour l’après, peuvent participer à rompre l’isolement

- A. MA.

Tout le monde sait qu’on peut téléphoner. Mais pris dans le quotidien, dans nos soucis, nos émotions prennent le dessus sur nos raisonneme­nts, et on ne le fait pas toujours, ou l’on pense que l’on fait mal. Pour aider, j’ai voulu partager quelques outils pour maintenir le lien entre les “enfants adultes” et leurs parents ou grands-parents. » Intervenan­te spécialisé­e auprès de personnes âgées dans des résidences service et Ehpad de Cannes et alentours, Fanny Vion mène habituelle­ment des groupes de parole et des ateliers sur site. Avec le confinemen­t, confrontée à l’isolement de certains, elle a décidé de mettre en ligne sur YouTube des petites vidéos à destinatio­n des proches. Et donner quelques clés pour poursuivre, ou rétablir, la communicat­ion tant que les visites sont compliquée­s mais aussi pour l’après.

. Planifier les appels

Le coup de fil, c’est une évidence. Mais on peut surtout mettre en place quelque chose de concret, souligne Fanny Vion. « Établir un planning par exemple, en faisant appel aux différents membres de la famille, aux amis si l’on est peu nombreux. En se relayant, tout est plus facile. Faire attention aux horaires aussi. » Définir quel moment de la journée est le plus approprié si la personne est chez elle, ou poser la question à l’établissem­ent d’accueil. « Décomposer les appels aussi, mieux vaut deux de 10 minutes dans la journée qu’un seul long moment pour ne pas fatiguer », poursuit Fanny Vion. Si c’est réalisable, l’appel en visio aussi. « Varier les occasions d’interactio­n, c’est bien, cela va générer des émotions différente­s. Quand on se voit sur l’écran, on ne se dit pas la même chose que dans un appel vocal. »

. Savoir écouter

Durant la conversati­on, poursuit Fanny Vion, s’il ne faut pas hésiter à poser des questions, il faut aussi « savoir se taire et écouter ». «On ne se rend pas compte mais on parle vite, on ramène souvent tout à nous, au travail, aux enfants. On peut essayer de ralentir le rythme et de laisser la personne s’exprimer, de ne pas chercher à tout prix à remplir les blancs. »

. Éveiller les sens

« Le maintien des sens en éveil, c’est primordial, c’est ce qui fait que l’on se sent vivant », rappelle Fanny Vion. Si on peut déposer ou envoyer des choses, ne pas hésiter à « penser au vernis à ongles, si c’est adapté bien sûr, qui sent très fort et rappellera des souvenirs, une crème pour les mains, une eau de toilette… Des biscuits qu’on avait l’habitude de partager, pour le goût. Des magazines ou des DVD pour la vue. De la musique pour l’ouïe qui fera, elle aussi, remonter des émotions, gaies ou tristes. »

. Faire participer

Ce n’est pas toujours évident mais c’est bien, autant que possible, « de faire appel aux ressources des personnes âgées », insiste Fanny Vion. En faisant écrire des souvenirs par exemple, ou même simplement, en demandant des recettes de cuisine.

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