« Le monde et l’art seront plus beaux dans le monde d’après »
Confiné, le photographe Denis Boutillot-Cauquil propose, via les réseaux sociaux, de voyager à travers les milliers de clichés qu’il a pris autour du globe
Des quelque quarante pays qu’il a visités à travers toute la planète, le photographe vallaurien Denis Boutillot-Cauquil a ramené et conservé plus de trente-cinq mille clichés. Confiné dans la cité des potiers depuis plus d’un mois, c’est à travers ses images et ses souvenirs qu’il voyage. Ce périple inédit qu’il partage sur les réseaux sociaux avec ses nombreux « followers » sont pour l’artiste à la sensibilité exacerbée qu’il est, l’occasion d’un voyage intérieur qui change profondément sa vision du monde : « Mon art premier était jusque-là l’abstraction et je m’aperçois à la faveur de ce confinement que je m’intéresse aux personnes et à la nature qui nous entourent. C’est pour moi comme une révolution intérieure », dit-il.
Les fleurs de son jardin lui sourient
« Tous les personnages que j’ai pu saisir à travers mon objectif et que j’avais presque oubliés, revivent d’une manière extraordinairement présente et je me dis que, finalement, il n’y a rien de plus beau que l’humain et le monde qui nous entoure. » Chaque matin lorsque Denis ouvre sa fenêtre, ce sont les fleurs de son jardin qui lui sourient et qui lui font sourire à la vie : « Je n’en ai jamais autant photographié et posté », sourit-il. « Au moment où la vie nous force à ce temps de retour sur soi, ce n’est pas dans un repli négatif que je me situe, mais dans le positif », poursuit Denis. « Tous les projets échafaudés sont brutalement stoppés et c’est peut-être l’occasion pour nous tous de prendre le temps de réfléchir et de revenir à l’essentiel. »
Si le photographe est forcément un solitaire, l’homme apprécie le contact avec ses contemporains et particulièrement avec ses nombreux amis artistes de Vallauris dont il essaie d’effacer les doutes pour que l’espoir renaisse. « Grâce aux réseaux sociaux, nous avons l’immense chance d’être en contact, de nous voir, nous entendre, de voir renaître la solidarité et la compréhension mutuelle, de communiquer. Alors qu’il y a quelque temps encore, on pouvait être seuls au milieu des autres ! »