Bailet : « Dans la difficulté on resserre les liens »
Chaque jour, un sportif de la région nous raconte son quotidien dans cette période de confinement. Aujourd’hui, le skieur niçois Matthieu Bailet.
« C’était mon anniversaire jeudi. J’ai fêté mes ans de manière atypique. D’habitude, je suis en vacances, parce que cela correspond à la période de coupure pour les skieurs. A croire que je suis né pour être skieur (rires). Les trois dernières années, j’ai passé mon anniversaire au Japon, à l’île Maurice et à Bali. J’avais pris de bonnes habitudes... Avec ma famille, on a quand même gardé le réflexe de se retrouver pour les anniversaires, même si ça ne correspond pas exactement à la date, pour partager un bon moment ensemble. Cette année, ça n’a pas été possible. Du coup, on a fêté ça ensemble grâce à un appel vidéo avec ma soeur (Margot, ex-membre de l’équipe de France de vitesse) et mon père (JeanLouis). Ça a super bien fonctionné. On a discuté de tout et de rien. On est revenu sur ma saison, celle de ma soeur, de l’hiver de mon père, du contexte actuel... On s’est dit qu’on se manquait parce que ça fait très longtemps que je ne les ai pas vus, même si on est habitué à vivre éloignés. Quand j’étais très jeune, Margot était déjà skieuse, elle avait beaucoup de déplacements. Ensuite, c’est moi qui ai fait du ski de haut niveau, ça m’a permis de la retrouver un peu plus souvent. On s’est rapproché, on a pu partager de belles émotions à travers notre sport. Mais l’année dernière, elle a arrêté, donc on est revenu à nos anciennes habitudes, avec plus de distance géographique. Mais on s’appelle encore plus régulièrement. On vit tous les trois à des endroits différents : mon père à Nice, ma soeur à Val d’Isère, là où elle travaille comme entraîneur, et moi à côté d’Annecy, pour mon job de skieur de l’Equipe de France. On essaie de se retrouver le plus souvent possible, on a une belle relation de famille. Pour moi, ce sont mes soutiens, mon socle, ma stabilité, mon noyau dur. C’est avec eux que je partage en premier lieu mes grandes émotions ou mes difficultés. Avec ma soeur, on se chamaille parfois, mais ça ne dure jamais longtemps, et ça donne du piment à notre relation. Mais c’est la première fois que je me retrouve aussi longtemps coupé d’eux. Parce qu’avant le confinement, j’étais en pleine saison. Je n‘ai pas vu ma soeur depuis Noël. Mais j’ai mon père au téléphone tous les jours et Margot très régulièrement. C’est très important, dans cette difficulté, de prendre soin des gens qu’on aime, de resserrer les liens malgré la distance. Heureusement qu’on a la technologie qui nous permet de rester en contact, de discuter, de se voir à travers des écrans. J’ai quand même hâte que cette crise sanitaire se termine pour aller les retrouver ».