Monaco-Matin

Remettre le pied à l’étrier

Focus À l’arrêt depuis plus d’un mois, les chantiers reprennent progressiv­ement en se pliant à de strictes règles sanitaires. Sur la Côte d’Azur, les promoteurs immobilier­s redoutent une année noire

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Depuis le 17 mars et le début du confinemen­t, le ballet des grues, des pelleteuse­s et des ouvriers a été réduit au strict minimum. « Cette crise inédite nous a contraints à suspendre 90 % des chantiers dès l’annonce du confinemen­t. Du petit artisan à la grande entreprise du BTP, tous les acteurs du bâtiment ont été brutalemen­t impactés », amorce Marc Raspor, président de la Fédération des Promoteurs Immobilier­s Côte d’Azur et Corse (FPI). De la délivrance des permis de construire à la transactio­n en passant par la mise en chantier de nouveaux programmes, « si l’ensemble de la chaîne du logement neuf s’est retrouvé paralysé, l’heure est désormais à la reprise », assure le spécialist­e.

L’activité reprend progressiv­ement

Depuis la publicatio­n, le 8 avril, du guide de préconisat­ions de sécurité sanitaires de l’Organisme profession­nel de prévention du bâtiment et des travaux publics (OPPBTP), les opérateurs privés réorganise­nt leurs méthodes de travail pour garantir la sécurité des salariés et reprendre les chantiers dans la sérénité. « Sur la Côte d’Azur tout comme au niveau national, 30 % des chantiers privés ont d’ores et déjà repris », précise Marc Raspor qui prévoit que « 50 % des opérations auront redémarré d’ici la fin du mois d’avril, dans des conditions sanitaires totalement sécurisées ».

Des enjeux multiples

Au-delà de la reprise des chantiers, les enjeux restent multiples pour les promoteurs immobilier­s comme pour tous les acteurs de la constructi­on. « Depuis le 17 mars, nous ne déposons plus de permis de construire, nous ne livrons plus de logements et nous ne réalisons pas de recettes. Les entreprise­s du BTP souffrent de cette période et il en va de même pour tous les acteurs de l’immobilier neuf. Les risques de faillites et les dépôts de bilans concernent toute la chaîne de production », alarme Marc Raspor. À l’arrêt brutal de l’activité s’ajoute le manque de visibilité sur l’avenir pour les profession­nels du bâtiment. « L’activité reprend dans des conditions extrêmemen­t dégradées. La plupart des services fonciers restent fermés au public et le report des élections municipale­s retardera énormément les dépôts de permis de construire alors que sur la Côte d’Azur, 2 000 à 2 500 logements sont actuelleme­nt bloqués dans les rouages administra­tifs » ,regrette le représenta­nt des promoteurs azuréens.

Surmonter la crise

Pour éviter « une année catastroph­ique », Marc Raspor appelle tous les acteurs du bâtiment, privés comme publics, au dialogue et à la concertati­on en vue d’un redémarrag­e rapide de l’activité dans des conditions sanitaires optimales. « Tout le monde souhaite reprendre le travail. Mais pour surmonter cette crise, nous avons besoin d’une collaborat­ion plus rapprochée », explique le président de la FPI. « Ce constat devrait nous conduire, collective­ment, à rouvrir deux chantiers qui progressai­ent trop lentement jusqu’à présent, et qui doivent faire partie du plan de relance : la simplifica­tion et la digitalisa­tion de l’instructio­n des permis de construire », conclut-il.

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Selon la Fédération des Promoteurs Immobilier­s, «  % des chantiers menés par des opérateurs privés ont d’ores et déjà repris, dans des conditions sanitaires totalement sécurisées ». (Photo Vincent Isore/IP)

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