FORMULE
La rumeur bruissait depuis quelques jours, avant de prendre de l’épaisseur. Les organisateurs du Grand Prix de France ont annoncé hier matin l’annulation de l’édition 2020, prévue le 28 juin prochain sur le circuit Paul-Ricard
Le 24 juin 2018, quelques minutes seulement après sa première victoire au Castellet, Lewis Hamilton songeait à« monter un business de jumelles »en pensant « faire une fortune » auprès des spectateurs varois, qu’il jugeait positionnés trop loin de la piste du Paul-Ricard. Deux ans plus tard, le pilote britannique n’aurait malheureusement que ses yeux pour pleurer avec ses cartons de jumelles sur les bras. Vous nous voyez venir ? Pas besoin d’une longue-vue en effet pour apercevoir ce qui saute aux yeux. Ce que l’on a vu arriver. Et de très loin... Le sextuple champion du monde de F1 ne vendra pas ses paires de jumelles cet été au Paul-Ricard, pas plus qu’il ne s’élancera le 28 juin prochain à l’assaut d’une troisième victoire consécutive sur le circuit varois. Jumelles en mains ou pas, la bonne centaine de milliers de spectateurs encore espérée il y a quelques semaines, n’aura pas l’occasion d’en prendre plein les mirettes cette année au Castellet, les organisateurs du Grand Prix de France ont en effet annoncé hier l’annulation pure et simple de l’édition 2020. « Compte tenu de l’évolution de la situation liée à la propagation du virus Covid-19, le Grand Prix de France prend acte des décisions annoncées par l’Etat rendant impossible le maintien de notre événement, a réagi le directeur du GIP Grand Prix de France, Éric Boullier. Les regards du GIP Grand Prix de France – Le Castellet se tournent déjà vers l’été 2021 afin d'offrir à nos spectateurs un événement encore plus inédit au coeur de la Région Sud ».
Jean Alesi : « Ça aurait été un Grand Prix unique »
Se tourner vers 2021, c’était hier la volonté commune à bon nombre d’acteurs de la F1. Celle notamment du pilote français, Romain Grosjean (lire par ailleurs), qui ne cachait malgré tout pas sa déception face àune« nouvelle peu réjouissante ». Une tristesse forcément partagée par l’ambassadeur du circuit Paul-Ricard, et expilote de la Scuderia Ferrari, Jean Alesi. « C’est dommage, car beaucoup de choses ont été mises sur la table, et je sais qu’Éric (Boullier), avait prévu une édition vachement excitante. Ça aurait été un Grand Prix unique, regrettait Alesi, hier matin. « Maintenant, une toute nouvelle F1 va se dessiner et c’est un mal pour un bien pour notre discipline. Car c’est devenu un sport dans lequel les gens mettent de l’argent pour faire leur métier. Le mérite est au second plan et ça ne va pas. Il va falloir revoir le modèle », concluait Alesi.
Oui, il est désormais temps de regarder plus loin. Et très franchement, on aurait bien besoin des jumelles de Lewis Hamilton pour y voir clair.