Cannes expérimente les détecteurs de masques
Testé depuis une semaine sur les trois marchés locaux, ce dispositif de lutte contre le Covid-19, inédit en France, va s’étendre aux bus de la ville afin de « garantir la sécurité sanitaire des Cannois »
Pas question de docufiction d’anticipation, hier matin, sur le carreau du marché Forville, à Cannes. La nuée de médias, toutes caméras dehors, sous un ciel crépusculaire, avait des allures de remake de Minority Report (2002. S. Spielberg).
Comme depuis une semaine sur le mail du marché Gambetta et la place du marché de La Bocca, la mairie de Cannes expérimente la détection de personnes masquées – ou non – sur l’espace public. C’est une première en France et c’est on ne peut plus réel !
Comment ça marche ?
Grâce à la création d’un algorithme, la startup française Datakalab, spécialisée en intelligence artificielle, comptabilise, en temps réel, le nombre et le pourcentage de personnes qui entrent masquées ou pas dans un espace défini. À l’image du marché. Pour se faire, de petites caméras suffisent, reliées à un PC qui traite les images en local. Une fois récoltées, en 100 millisecondes à peine, elles sont transformées en données numériques (data).
Pour quoi faire ?
« Surtout pas du flicage ! », insiste son jeune co-inventeur, Xavier Fischer. La volonté est de pouvoir anticiper, en étudiant les flux de personnes et leur évolution au gré de la journée. « Par exemple dimanche, on était à 87 % de personnes masquées sur le marché Forville à 8h45» , rapporte-t-il. Un excellent résultat, signe visible d’une prise de conscience. « Et on voit que cela diminue très légèrement au cours de la journée. On communique les données toutes les 15 minutes afin de pouvoir, au besoin, déclencher une distribution de masque », argumente l’ingénieur. Des agents municipaux peuvent alors être alertés de la situation, par mail ou SMS. À eux, ensuite, de s’assurer du respect de la distanciation physique. Il s’agira « d’une action pédagogique, bienveillante et citoyenne incitant au port du masque ou, le cas échéant, en distribuant des masques à celles et ceux qui n’en ont pas », préciset-on à la Ville. On comprendra que ce dispositif n’est pas la panacée miracle. Mais il rejoint une démarche globale orchestrée à l’échelon local avec contrôles des gestes barrière, prise de température par thermomètre frontal infrarouge en entrée de commerce, désinfection des rues et, surtout, la distribution, jusqu’à ce jour, de 100 000
masques #MMERCI alternatifs
(1) en tissu, aux normes Afnor. « Cette technologie permet d’évaluer, 15 jours avant la sortie du confinement, le port du masque par nos habitants comme complément aux gestes barrières indispensables. (...) Il en va de notre capacité collective à réussir le déconfinement et à reprendre progressivement les activités en bonne sérénité sanitaire », prévient David Lisnard.
Déclinaisons possibles ?
Dans les bus, on pourra connaître