Un vol Nice-Paris bondé relance la polémique
Quelques jours à peine après le tweet d’une passagère d’un vol Paris-Marseille bondé qui se plaignait de l’absence de toute distanciation sociale à bord, Romain a manifestement vécu la même mésaventure hier matin à bord, cette fois, d’un Nice-Paris. Romain habite à Paris avec son épouse et leur enfant de 4 ans. Mais c’est à Villefranche, dont il est originaire et où vivent ses parents, qu’il s’est retrouvé « bloqué » depuis le début du confinement. Ce mardi, cette famille avait programmé son retour en avion vers la capitale. « Pour raison de santé », précise-t-il. «Mon épouse a un cancer et il fallait qu’elle passe des examens », poursuit le jeune homme qui précise qu’ils avaient un certificat médical attestant de la situation.
« Aucun justificatif n’a été exigé »
« Mais personne ne nous a demandé de justificatif pour embarquer, assure Romain. Le seul document qu’ils vérifiaient, c’est l’attestation de sortie classique… Celle qui nous sert habituellement à aller faire nos courses », s’étonne ce passager du vol de 9 h 10 qui a décollé hier matin pour Roissy. Son récit laisse perplexe : « A l’embarquement, il n’y avait aucun marquage au sol. Une fois les passagers premium passés, on a embarqué tous ensemble. Personne ne respectait la règle d’un mètre de distance. Il faut dire que le personnel ne nous a donné aucune consigne en ce sens, à par celles qui étaient affichées sur les écrans. C’est bien simple, la seule fois qu’on nous a parlé du coronavirus, c’était pour nous expliquer qu’il n’y aurait pas de service à bord en raison de la situation sanitaire. Par contre, nous étions assis les uns contre les autres, sans siège libre. L’avion était bondé. Il n’y avait pas de place vide. »
« Un masque de nuit en guise de protection »
Romain reconnaît qu’une hôtesse « tenait bien un sac avec des masques » aux portes de l’avion, mais assure qu’elle «ne les proposait à personne ». «Devant moi, il y avait une dame qui avait un masque de nuit, de ceux qu’on vous propose dans les hôtels pour dormir, en guise de protection », poursuit-il, confiant que ce voyage n’avait « rien de rassurant ».
La compagnie confirme que le vol de mardi matin – unique liaison quotidienne avec la capitale – était particulièrement chargé : « La plupart du temps, les taux de remplissage nous permettent de laisser le siège du milieu vacant. Lorsqu’ils sont supérieurs à 70 %, nous essayons d’affréter un avion plus gros. Mais ce n’est pas toujours possible… » Et cela ne l’a pas été pour ce vol où il restait « une trentaine de places libres sur les 170 ». En conséquence certains passagers se sont bien retrouvés côte à côte. « Dans ce cas, il est systématiquement proposé un masque aux passagers qui n’en ont pas », assure la compagnie, qui rappelle qu’elle ne peut pas pour autant « contraindre ceux qui n’en veulent pas ». Tout comme elle n’a pas autorité pour contrôler les attestations de déplacement.