Tous en selle
Pour se prémunir contre le Covid-19 et respecter la distanciation sociale, les villes planchent sur des plans vélos expérimentaux pour le 11 mai. Focus à et
ÀNice, comme un peu partout dans le monde, le vélo s’impose comme le meilleur mode de déplacement d’après confinement pour se prémunir contre le Covid-19. « À partir du 11 mai, et pendant un mois, nous allons mener une expérience : la privatisation de certaines artères de la ville pour les réserver aux vélos, annonçait, samedi, Christian Estrosi. Les voitures auront l’interdiction d’y rouler. […] Nous disposons, aujourd’hui, de 65 km de pistes cyclables en site propre [dans toute la Métropole Nice Côte d’Azur]. L’objectif de cette expérience est de les doubler. »
« Distanciation sociale respectée »
Une initiative saluée par Muriel Giraud, présidente de l’association Nice à Vélo : « C’est très encourageant. Nous demandons, depuis le début, que des grands axes soient dédiés aux vélos. » Le coronavirus aura accéléré les choses. « Le jour du déconfinement, les gens auront peur de reprendre les transports en commun et risquent d’utiliser massivement la voiture comme en Chine », alerte-t-elle. Et qui dit boom du trafic routier, dit, forcément, hausse de la pollution automobile. Un risque que veulent éviter les villes qui, grâce au confinement, ont pu améliorer la qualité de l’air. À Nice, par exemple, Atmosud révèle que les concentrations en oxydes d’azote ont baissé de 72 % par rapport aux mois de mars et avril 2019 (1). « Le vélo est un déplacement doux, appuie Muriel Giraud. C’est la solution alternative à la voiture pour respecter la distanciation sociale. » Et la solution pour circuler plus facilement dans l’hypercentre.
Boulevard Gambetta et rue Barla réservés aux vélos ?
C’est en tout cas ce que montre le sondage réalisé par NiceMatin
[lire ci-dessous]. Trois cents lecteurs ont donné leur avis sur les rues qui pourraient être réservées aux cyclistes. Le boulevard Gambetta, la promenade des Anglais et la rue Barla sont les trois axes qui ont fait l’unanimité.
« Ce n’est pas étonnant, confie la présidente de Nice à vélo. Ce sont des axes très roulant, tous situés dans l’hypercentre. C’est là où le vélo est le plus approprié. »
Et d’ajouter : « Le boulevard Gambetta apparaît comme une évidence parce qu’il n’y a toujours pas de vrai axe nord-sud pour les cyclistes. Et l’aménagement est faisable. Le boulevard est très large, on peut très bien imaginer n’utiliser qu’une des deux voies pour faire une piste cyclable sécurisée dans les deux sens de circulation. »
Lundi, Christian Estrosi présentera son plan vélo spécial déconfinement. Muriel Giraud espère y voir plus qu’une annonce forte et une expérience temporaire, le moyen de construire une ville cyclable durable. Dans le dialogue avec la collectivité. (1) Sur Atmosud.org : quelle évolution de la qualité de l’air dans les grandes villes de la Région Sud après un mois de confinement. Situation au 14 avril 2020.