Monaco-Matin

Après le  mai ? « Si tout le monde prend sa voiture, ça va être l’embolie »

- PROPOS RECUEILLIS PAR JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

Si l’heure du déconfinem­ent n’a pas encore sonné, des pistes émergent petit à petit quant à la manière de s’y prendre. Notamment concernant la mobilité, véritable enjeu pour les collectivi­tés du bassin. Florent Morel, président de l’associatio­n Choisir le vélo, en connaît un rayon sur le sujet puisqu’il travaille au quotidien avec l’ensemble des acteurs de l’ouest du départemen­t, d’Antibes à Cannes. Lui, milite évidemment pour un retour de la grande reine au premier plan. Et demande au minimum des aménagemen­ts temporaire­s.

Vous préconisez le déplacemen­t à vélo lors du déconfinem­ent…

Le constat, c’est que les transports en commun vont, très certaineme­nt, être boudés à partir du  mai. Ce qui a du sens. Donc comment les gens vont-ils se déplacer ? Nous craignons qu’ils se reportent massivemen­t vers la voiture. Si tous ceux qui en ont une le font, déjà qu’en temps normal les axes routiers sont saturés, là ça va être l’embolie.

Comment séduire ?

Notre approche, qui est aussi celle du gouverneme­nt via le Cerema [], c’est de travailler sur le premier frein à l’usage du vélo qui est la sécurité. Nous proposons de réaliser des pistes cyclables temporaire­s, à l’aide de peinture, et sécurisées physiqueme­nt avec des plots. Avec tout ce qui peut être utilisé, ensuite, comme aménagemen­t de voirie.

La sécurité était déjà votre priorité avant la crise…

Avec la problémati­que de la distanciat­ion sociale, l’espace réservé aux véhicules motorisés ne peut plus être le même qu’avant le confinemen­t. L’idée, c’est de prendre une partie de cet espace, pour assurer la sécurité de nos concitoyen­s.

Pourquoi demander des aménagemen­ts temporaire­s ?

Parce que c’est quelque chose de facile, rapide et peu coûteux. L’objectif, ensuite, c’est de pérenniser ces aménagemen­ts.

Pour un élu, prendre de la place aux véhicules motorisés dans un contexte normal, c’est compliqué. Ils font face à de nombreuses levées de boucliers. Aujourd’hui, c’est une belle opportunit­é pour le faire. C’est temporaire donc réversible si cela ne plaît pas. Et si cela fonctionne, l’élu aura la légitimité pour le pérenniser.

Où en est-on à l’ouest ?

Nous identifion­s les axes prioritair­es les plus simples à aménager. Des agents du

Départemen­t et de la Casa travaillen­t déjà sur ces idées. Nous étoffons petit à petit nos propositio­ns. Avec l’idée que ce sont les municipali­tés qui, au final, auront le dernier mot. Nous nous adressons donc directemen­t à elles quand c’est possible. Nous avons d’ailleurs [eu] une réunion [hier] avec le maire d’Antibes et président de la Casa, Jean Leonetti [], et le vice président de la Casa en charge de la mobilité et maire d’Opio, Thierry Ocelli. La Ville de Cannes nous a également répondu en disant qu’elle songeait sérieuseme­nt à instruire nos propositio­ns. [1] Le Cerema, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnem­ent, la mobilité et l’aménagemen­t, placé sous la double tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la Cohésion des territoire­s et des relations avec les collectivi­tés territoria­les, est [2] Un point est prévu demain par le maire.

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(Photo d’archive Eric Ottino) Plus de voitures ou davantage de vélos après le déconfinem­ent ?

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