Après le mai ? « Si tout le monde prend sa voiture, ça va être l’embolie »
Si l’heure du déconfinement n’a pas encore sonné, des pistes émergent petit à petit quant à la manière de s’y prendre. Notamment concernant la mobilité, véritable enjeu pour les collectivités du bassin. Florent Morel, président de l’association Choisir le vélo, en connaît un rayon sur le sujet puisqu’il travaille au quotidien avec l’ensemble des acteurs de l’ouest du département, d’Antibes à Cannes. Lui, milite évidemment pour un retour de la grande reine au premier plan. Et demande au minimum des aménagements temporaires.
Vous préconisez le déplacement à vélo lors du déconfinement…
Le constat, c’est que les transports en commun vont, très certainement, être boudés à partir du mai. Ce qui a du sens. Donc comment les gens vont-ils se déplacer ? Nous craignons qu’ils se reportent massivement vers la voiture. Si tous ceux qui en ont une le font, déjà qu’en temps normal les axes routiers sont saturés, là ça va être l’embolie.
Comment séduire ?
Notre approche, qui est aussi celle du gouvernement via le Cerema [], c’est de travailler sur le premier frein à l’usage du vélo qui est la sécurité. Nous proposons de réaliser des pistes cyclables temporaires, à l’aide de peinture, et sécurisées physiquement avec des plots. Avec tout ce qui peut être utilisé, ensuite, comme aménagement de voirie.
La sécurité était déjà votre priorité avant la crise…
Avec la problématique de la distanciation sociale, l’espace réservé aux véhicules motorisés ne peut plus être le même qu’avant le confinement. L’idée, c’est de prendre une partie de cet espace, pour assurer la sécurité de nos concitoyens.
Pourquoi demander des aménagements temporaires ?
Parce que c’est quelque chose de facile, rapide et peu coûteux. L’objectif, ensuite, c’est de pérenniser ces aménagements.
Pour un élu, prendre de la place aux véhicules motorisés dans un contexte normal, c’est compliqué. Ils font face à de nombreuses levées de boucliers. Aujourd’hui, c’est une belle opportunité pour le faire. C’est temporaire donc réversible si cela ne plaît pas. Et si cela fonctionne, l’élu aura la légitimité pour le pérenniser.
Où en est-on à l’ouest ?
Nous identifions les axes prioritaires les plus simples à aménager. Des agents du
Département et de la Casa travaillent déjà sur ces idées. Nous étoffons petit à petit nos propositions. Avec l’idée que ce sont les municipalités qui, au final, auront le dernier mot. Nous nous adressons donc directement à elles quand c’est possible. Nous avons d’ailleurs [eu] une réunion [hier] avec le maire d’Antibes et président de la Casa, Jean Leonetti [], et le vice président de la Casa en charge de la mobilité et maire d’Opio, Thierry Ocelli. La Ville de Cannes nous a également répondu en disant qu’elle songeait sérieusement à instruire nos propositions. [1] Le Cerema, Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement, placé sous la double tutelle du ministère de la Transition écologique et solidaire et du ministère de la Cohésion des territoires et des relations avec les collectivités territoriales, est [2] Un point est prévu demain par le maire.