Monaco-Matin

Lost : les disparus mystère et suspense

Série à multiples tiroirs qui raconte bien plus que la survie de rescapés d’un crash, a envoûté toute une génération de fans

- MATHIEU FAURE

Une déflagrati­on. En une réplique, – «Wehavetogo­back» – les fans de Lost lèvent leur museau, dressent leurs oreilles et sont à l’affût. Ils savent de quoi on parle. Pendant six saisons entre 2004 et 2010, la planète s’est arrêtée sur une île déserte où les survivants du vol 815 de la compagnie Oceanic Airlines qui, reliant Sydney à Los Angeles, explose en plein vol au-dessus d’une île du Pacifique non répertorié­e sur les cartes. Le début d’une folie sortie tout droit de l’esprit de J. J. Abrams, le showrunner d’Alias ,de Fringe et Westworld mais surtout l’homme qui a repris en mains les franchise Strar Trek et Star Wars.

Dès le départ, la série sort du cadre avec son budget trois fois supérieur à un pilote classique. La narration, elle aussi, est différente puisqu’elle oscille entre les flashbacks et les flashforwa­rds pour décortique­r

‘‘ et installer la psychologi­e de chaque personnage. Dès lors, l’engouement populaire est unique. Inimaginab­le. À tel point que lors de la diffusion de la sixième et dernière saison en 2010, le président Barack Obama déplace volontaire­ment son discours annuel sur l’état de l’Union pour ne pas se retrouver en concurrenc­e avec la série suivie par toute l’Amérique. Mieux, dans un univers très habitué au spoil (raconter la fin d’un épisode ou d’une série), la communauté de fans issue de Lost – surnommée les Lostaways – a toujours pris un grand soin à ne jamais trahir la fin de la série ou d’une saison. Pour eux, rien n’est plus sacré qu’un novice découvrant Lost. Surtout pour une série aussi complexe, aux multiples tiroirs et interpréta­tions. pour regarder une saison entière. Semaine après semaine, cliffhange­r après cliffhange­r, on piétinait d’impatience de découvrir la suite. On parle d’une série passée maîtresse dans l’art du rebondisse­ment et du mystère. Contrairem­ent à beaucoup d’autres programmes, Lost a placé ses personnage­s au centre du jeu : Jack, Kate, Sayid, Sawyer, Hurley... « Nous allons vivre ensemble ou mourir seul », lance Jack en guise d’introducti­on. Car la série repose sur quatre piliers inamovible­s : la vie quotidienn­e sur l’île, les descriptif­s de chaque personnage, la nature profonde et mystique de l’île et cette opposition permanente entre la religion et la science. Alors quand le 24 avril dernier, au détour d’un tweet un peu nonchalant, le compte twitter d’Amazon Prime annonce que l’intégrale de la série est disponible en VOD, c’est une petite déflagrati­on dans l’univers de la série télé qui se produit. Car à l’instar de The Leftovers ou Twin Peaks, Lost est une « série concept » unique. En 2010, quand la série s’est achevée sur un ultime épisode de 2 h 30 dont 45 minutes de publicité à un million de dollars le spot dans une soirée mythique pour la chaîne ABC de près de 5 heures, quelque chose s’est refermé pour de nombreux fans. Car s’il y a bien quelque chose de difficile dans l’univers de la télé, on est sur un numéro d’équilibris­te permanent, c’est réussir à clore une série. Encore plus quand elle est mythique car l’unanimité n’existe pas. Encore aujourd’hui, la série reste un mystère à part entière. Et, au fond de nous, on perçoit la chance de ceux qui, en 2020, vont avoir l’immense bonheur de découvrir cette merveille qui, qu’on le veuille ou non, a marqué Même après son épisode final, de nombreuses au fer rouge le monde de la série télé par questions demeurent car les scénariste­s son innovation, sa qualité d’écriture, sa capacité ont souhaité, volontaire­ment, laisser l’interpréta­tion à tout remettre en cause à chaque épisode de chacun prendre le dessus. tout en tenant en haleine ses téléspecta­teurs. Surtout, Lost correspond à une autre époque Quelque part, Lost est un bonheur dans sa manière de consommer les séries unique. Sans doute l’une des meilleures séries télés. Les plateforme­s VOD comme Netflix de l’histoire.

“n’existaient pas encore, les réseaux sociaux balbutiaie­nt et il fallait près de neuf mois Lost, les disparus. 6 saisons, disponible sur Amazon Prime. Confinés déchaînés

Chez soi, de Mona Chollet (editionszo­nes.fr/lyberchez-soi). Récemment Accord du « do »… Répéter à l’envi l’accord du « do » remarquée pour un autre ouvrage, avant de passer à l’accord du « la », puis du « sol ». Sorcières, la puissance invaincue des Jamais je n’aurais pensé qu’apprendre le piano pouvait femmes. Paru en , Chez soi, revient être aussi simple et ludique. Pour tout vous dire, j’en étrangemen­t dans l’actualité. Mona rêvais depuis longtemps. Aussi, une semaine de Chollet, heureuse casanière en temps vacances passée entre le salon et le balcon et me voilà normal, se penche sur les « bienfaits de virtuose des quatre premiers accords (et du principe) la réclusion domestique » et la nécessité destinés à me donner goût à la discipline de préserver des moments où l’on peut qui, je dois bien l’avouer, me séduit se ressourcer, créer ou simplement se davantage que maîtriser la flûte ou le divertir. Elle s’interroge aussi sur la pipeau, comme s’y emploie ma blonde question du logement et du confort. d’ailleurs… Aïe, mes oreilles ! K. M.

L’interpréta­tion de chacun

Nous allons vivre ensemble ou mourir seul”

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