Monaco-Matin

Les premières familles accueillie­s à l’Ehpad Gastaldy

Une semaine après l’annonce du rétablisse­ment des visites dans les maisons de retraite, l’Ehpad de Gorbio nous a ouvert ses portes pour partager ces moments d’échanges retrouvés

- RACHEL DORDOR

Elles attendaien­t de retrouver leurs proches avec impatience… Depuis ce lundi après-midi, leur voeu est désormais exaucé à l’Ehpad Gastaldy, où des mesures – certes drastiques et néanmoins indispensa­bles – ont été mises en place pour organiser, dans des conditions optimales de sécurité, les visites entre les familles et les résidents. Et une chose est sûre : l’émotion des retrouvail­les dépasse de loin toute cette logistique.

« Notre baptême du feu s’est bien passé, certains résidents étaient très émus et les familles sont rassurées », explique, soulagée à l’issue de la première journée, Laura-Lise Giambagli, directrice adjointe de l’Ehpad de Gorbio.

Une semaine après les annonces faites par le Premier ministre du rétablisse­ment du droit de visites pour les familles dans les maisons de retraite (19 avril, N.D.L.R.), l’Ehpad Gastaldy, comme partout ailleurs sur le territoire de la Riviera française, a dû s’organiser pour rendre possibles ces mesures de réhabilita­tion.

« On ne s’attendait pas à une réouvertur­e si rapide. Dès le lendemain de l’annonce (lundi 20 avril), des familles nous appelaient déjà, persuadées qu’elles pouvaient revenir ! Alors, nous nous sommes réunis en cellule de crise avec le médecin coordonnat­eur et les personnels soignants et administra­tifs pour mettre au point un protocole d’accueil des familles, qui a été finalisé jeudi dernier et signé entre Alain Zucchinell­i, administra­teur provisoire de l’Ehpad Gastaldy, et Patrick Cesari, maire de Roquebrune-Cap-Matin et président du conseil d’administra­tion de l’établissem­ent, qui nous a apporté tout son soutien. Il faut aussi souligner l’implicatio­n de nos personnels, tous services confondus. »

Car si l’Ehpad de Gorbio n’a à déplorer aucun malade du Covid-19 parmi ses 96 résidents – sans doute dû au fait que l’établissem­ent s’est confiné dès la fin du mois de février – c’est un véritable défi qui l’attend aujourd’hui.

« Laisser un aspect le plus humain possible »

« Ce n’est pas maintenant que nous allons relâcher notre attention ! Nous devons être ultra-vigilants dans le respect des résidents et des familles accueillie­s, qui l’ont bien compris », explique Laura-Lise Giambagli. Avec un objectif primordial : « Laisser un aspect le plus humain possible au déroulemen­t des visites » qui sont très encadrées. Et veiller aussi à l’équilibre psychologi­que des résidents ; c’est pourquoi Laura-Lise Giambagli et la psychologu­e de l’Ehpad surveillen­t de près les entrevues : « Les résidents ont été privés de leur famille, mais ils le sont aussi de certains personnels soignants comme les kinés. Ils ne mangent plus ensemble dans la grande salle, et fêtent les anniversai­res en comité très restreint. Des situations qui peuvent les déstabilis­er… »

Les visites se déroulent l’après-midi en extérieur, sur la terrasse couverte du rez-de-chaussée.

Les familles ne rentrent en aucun cas dans l’établissem­ent(1) et doivent signer une charte de bonne conduite, attestant notamment qu’elles n’ont aucun symptôme du Covid-19 (voir ci-dessous).

Même dispositif rigoureux mis en place depuis lundi également, dans les Ehpad de la Bévéra et de la Roya (Sospel, Breil-sur-Roya, Saorge et La Brigue) dirigés par Thierry Loirac. Et accueillan­t près de 400 résidents. (Photos Jean-François Ottonello)

Des lieux dédiés aux visites ont été neutralisé­s dans chaque établissem­ent, dont la configurat­ion est différente et des circuits ont été aménagés pour éviter les croisement­s entre les visiteurs.

« À Sospel, les visites ont lieu dans un espace extérieur, qui isole, avec un jardin », précise Andrée Faraut, directrice des soins.

« Être réactif dans la journée »

Le maître-mot est d’être « réactif dans la journée », quelle que soit la situation. Un médecin psychologu­e est chargé de préparer le résident avant la visite, puis d’évaluer l’impact émotionnel et psychologi­que après la visite.

Par ailleurs, deux personnes « spécial Covid » accueillen­t les familles – munies au préalable d’un équipement complet de protection avec prise de températur­e – et les installent à 1,80 mètre de distance du résident. Elles doivent aussi s’engager à respecter une charte, et les visites peuvent être suspendues en cas de non-respect.

Pour le moment, trois familles sont accueillie­s chaque jour pour une heure maximum dans chacun des établissem­ents. Mais une commission va être chargée d’évaluer les visites, afin de les réguler de la manière la plus performant­e possible, tout en gardant une vigilance absolue sur l’ensemble des résidents. (1)Les visites à l’intérieur de l’établissem­ent sont autorisées pour les résidents en fin de vie, selon un protocole très encadré.

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Émouvantes retrouvail­les entre une résidente et sa fille.
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Laura-Lise Giambagli, directrice adjointe de l’Ehpad Gastaldy, surveille de près les visites.
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