Coup de pouce adapte son épicerie solidaire
Fermée depuis le début du confinement, la structure portée par l’association distribue à ses bénéficiaires des colis d’urgence, à retirer sur rendez-vous
Au lendemain de l’obligation du confinement, c’est le coeur lourd que les bénévoles de « Coup de pouce » ont refermé les portes du restaurant social et de l’épicerie solidaire qui, depuis sept ans, soutiennent de nombreuses familles en difficulté. Une aide précieuse pour les bénéficiaires inscrits, familles, certes mais aussi retraités précarisés, étudiants démunis, demandeurs d’emploi... Chaque année, le restaurant installé dans la grande salle des annexes de l’église du Sacré-Coeur sert environ 5 000 repas complets. Entre 25 et 30 personnes y déjeunent régulièrement, moyennant une participation d’un euro, minimum. L’épicerie solidaire, qui occupe, elle, plusieurs locaux du bâtiment, est accessible à 300 familles, soit au total plus de 900 personnes. Les représentants de ces familles peuvent y acheter, à prix très réduits, produits secs mais aussi légumes et fruits, viande, poisson, etc.
Tous ces aliments sont issus des collectes faites par les bénévoles de l’association, dans les grandes surfaces, avec lesquelles une convention a été signée. Les produits en date limite, dont certains en jour « J », sont immédiatement redistribués. Il y a aussi les achats auprès de la Banque Alimentaire à des coûts très bas.
Tout s’est arrêté le jour du confinement obligatoire et nécessaire. Mais, Serge Fallempin, président de « Coup de pouce » et son équipe de bénévoles volontaires n’ont pas tardé à « remettre le couvert ». Façon de parler. La situation est, on s’en doute, encore plus critique pour les bénéficiaires. Les prix dans les grandes et moyennes surfaces ont augmenté pour certaines offres et, avec les restrictions de déplacement, limité à un kilomètre autour du domicile, des familles n’ont plus accès à certains commerces discount. D’où, aujourd’hui, une adaptation de l’aide apportée.
Réouverture prévue le mai
Après un rendez-vous convenu par téléphone, le représentant de chaque famille bénéficiaire, en grande difficulté, est invité à venir retirer dans les locaux de « Coup de pouce », un colis dit d’urgence. Certains colis peuvent être livrés à domicile. Leur contenu est variable selon la composition de la famille. D’une valeur de 40 à 100 euros. Surtout, ces colis sont entièrement gratuits. Environ une cinquantaine de paniers sont livrés par semaine. D’ici le 16 mai, ce sont quelque 600 colis qui seront distribués. En attendant la réouverture de l’épicerie solidaire prévue le 18 mai, dans le respect des règles sanitaires. C’est déjà évidemment le cas pour chaque rendez-vous. Serge Fallempin a lancé un appel auprès de la Ville, en demandant des masques, des gants et du gel hydroalcoolique pour assurer la sécurité des bénévoles.
« Pour assurer la continuité de notre mission d’aide alimentaire d’urgence, nous profitons de notre stock. Nous avons sollicité les produits de l’Europe en supplément de nos achats à la Banque Alimentaire.
Nous effectuons des achats à Carrefour Market pour diversifier les produits proposés et nous achetons également des fruits et légumes à la plate-forme de réinsertion ANDES du MIN de Marseille qui nous livre chaque semaine », détaille Serge Fallempin, dans un message adressé au premier adjoint Jacques Gente.
Tout cela a un coût : « cette charge exceptionnelle et indispensable pour faire face à la demande nous coûtera la somme de 4 000 euros environ pour les deux mois de confinement. » L’association espère pouvoir rouvrir l’épicerie solidaire à partir du 12 mai, avec les collectes quotidiennes. Pour le restaurant social, il faudra patienter plus longtemps.
On souhaite aussi pouvoir organiser une grande collecte alimentaire en juin. Si possible.