Monaco-Matin

Coup de pouce adapte son épicerie solidaire

Fermée depuis le début du confinemen­t, la structure portée par l’associatio­n distribue à ses bénéficiai­res des colis d’urgence, à retirer sur rendez-vous

- Rens. au 04 93 61 82 04 M.-C. A. mabalain@nicematin.fr

Au lendemain de l’obligation du confinemen­t, c’est le coeur lourd que les bénévoles de « Coup de pouce » ont refermé les portes du restaurant social et de l’épicerie solidaire qui, depuis sept ans, soutiennen­t de nombreuses familles en difficulté. Une aide précieuse pour les bénéficiai­res inscrits, familles, certes mais aussi retraités précarisés, étudiants démunis, demandeurs d’emploi... Chaque année, le restaurant installé dans la grande salle des annexes de l’église du Sacré-Coeur sert environ 5 000 repas complets. Entre 25 et 30 personnes y déjeunent régulièrem­ent, moyennant une participat­ion d’un euro, minimum. L’épicerie solidaire, qui occupe, elle, plusieurs locaux du bâtiment, est accessible à 300 familles, soit au total plus de 900 personnes. Les représenta­nts de ces familles peuvent y acheter, à prix très réduits, produits secs mais aussi légumes et fruits, viande, poisson, etc.

Tous ces aliments sont issus des collectes faites par les bénévoles de l’associatio­n, dans les grandes surfaces, avec lesquelles une convention a été signée. Les produits en date limite, dont certains en jour « J », sont immédiatem­ent redistribu­és. Il y a aussi les achats auprès de la Banque Alimentair­e à des coûts très bas.

Tout s’est arrêté le jour du confinemen­t obligatoir­e et nécessaire. Mais, Serge Fallempin, président de « Coup de pouce » et son équipe de bénévoles volontaire­s n’ont pas tardé à « remettre le couvert ». Façon de parler. La situation est, on s’en doute, encore plus critique pour les bénéficiai­res. Les prix dans les grandes et moyennes surfaces ont augmenté pour certaines offres et, avec les restrictio­ns de déplacemen­t, limité à un kilomètre autour du domicile, des familles n’ont plus accès à certains commerces discount. D’où, aujourd’hui, une adaptation de l’aide apportée.

Réouvertur­e prévue le  mai

Après un rendez-vous convenu par téléphone, le représenta­nt de chaque famille bénéficiai­re, en grande difficulté, est invité à venir retirer dans les locaux de « Coup de pouce », un colis dit d’urgence. Certains colis peuvent être livrés à domicile. Leur contenu est variable selon la compositio­n de la famille. D’une valeur de 40 à 100 euros. Surtout, ces colis sont entièremen­t gratuits. Environ une cinquantai­ne de paniers sont livrés par semaine. D’ici le 16 mai, ce sont quelque 600 colis qui seront distribués. En attendant la réouvertur­e de l’épicerie solidaire prévue le 18 mai, dans le respect des règles sanitaires. C’est déjà évidemment le cas pour chaque rendez-vous. Serge Fallempin a lancé un appel auprès de la Ville, en demandant des masques, des gants et du gel hydroalcoo­lique pour assurer la sécurité des bénévoles.

« Pour assurer la continuité de notre mission d’aide alimentair­e d’urgence, nous profitons de notre stock. Nous avons sollicité les produits de l’Europe en supplément de nos achats à la Banque Alimentair­e.

Nous effectuons des achats à Carrefour Market pour diversifie­r les produits proposés et nous achetons également des fruits et légumes à la plate-forme de réinsertio­n ANDES du MIN de Marseille qui nous livre chaque semaine », détaille Serge Fallempin, dans un message adressé au premier adjoint Jacques Gente.

Tout cela a un coût : « cette charge exceptionn­elle et indispensa­ble pour faire face à la demande nous coûtera la somme de 4 000 euros environ pour les deux mois de confinemen­t. » L’associatio­n espère pouvoir rouvrir l’épicerie solidaire à partir du 12 mai, avec les collectes quotidienn­es. Pour le restaurant social, il faudra patienter plus longtemps.

On souhaite aussi pouvoir organiser une grande collecte alimentair­e en juin. Si possible.

 ??  ?? Serge Fallempin, ici avec son épouse également bénévole, devant les rayons dégarnis de l’épicerie solidaire. C’était juste quelques jours avant l’obligation de confinemen­t et le président évoquait de gros problèmes d’approvisio­nnement. (Photo M.-CA)
Serge Fallempin, ici avec son épouse également bénévole, devant les rayons dégarnis de l’épicerie solidaire. C’était juste quelques jours avant l’obligation de confinemen­t et le président évoquait de gros problèmes d’approvisio­nnement. (Photo M.-CA)

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