Monaco-Matin

Chanel réintrodui­t le bigaradier au Bar-sur-Loup

Cinq mille m2 ont été plantés sur un terrain communal par Mul Aromatique­s, partenaire de cette aventure. Des propriétai­res participen­t aussi à ce retour d’une culture baroise ancestrale

- MARIANNE LE MONZE

Grâce à Chanel, le Bar-surLoup renoue avec la fleur d’oranger et son délicat parfum. La culture du bigaradier a été traditionn­elle pendant siècles sur les coteaux barois ensoleillé­s. Mais l’activité avait peu à peu périclité jusqu’à quasi disparaîtr­e du paysage. Ne restait pour seule réminiscen­ce d’une production emblématiq­ue que sa grande fête annuelle de l’oranger. Mais ça, c’était avant.

Sur le terrain communal en restanques, situé chemin Saint-Jean, les arbustes, de variétés locales, sont encore tout petits et ne portent que des feuilles d’un beau vert conquérant.

Mais d’ici à 6 ans, les 212 orangers amers plantés sur 4 000 m2 entre mars et ce début avril par Mul Aromatique­s, devraient commencer à donner de précieuses fleurs odorantes (voir ci-dessous).

Le néroli du pays grassois dans le N°

Des fleurs qui entrent sous forme d’huile essentiell­e (néroli) dans la compositio­n du mythique N°5 de Chanel ou la plus récente création, Paris-Riviera, signée par le parfumeur Olivier Polge de la maison au double C.

Ce retour aux sources de la bien nommée cité des orangers a été souhaité par la municipali­té de Willy Galvaire, et concrétisé par la famille Mul, partenaire exclusif du parfumeur parisien depuis plus de 40 ans.

« Le programme de développem­ent de la culture biologique du bigaradier a été lancé l’an dernier, en partenaria­t avec la coopérativ­e Nerolium

de Vallauris-GolfeJuan », explique Cécile

Mul, présidente de Mul Aromatique­s. Sa société, basée entre La Roquette et Pégomas, accompagne la démarche auprès des municipali­tés baroise et Vallaurien­ne, mais aussi des propriétai­res privés désireux de participer à l’aventure (voir ci-dessous). Bien sûr, la patience s’impose. La première récolte, qui ne se fera pas avant 6 ans, sera encore loin du plein rendement espéré : «Sur cette parcelle, on pourra récolter jusqu’à huit tonnes de bigarades et une tonne de fleurs qui donneront un kilo de néroli, l’huile essentiell­e issue de la distillati­on », affirment les deux chargés de projets du groupe Mul, Jean-Noël Falcou et Steven Rosset.

Mais le néroli n’est pas le seul produit transformé de l’oranger, arbre fruitier dont on utilise quasiment tout en parfumerie ou en agroalimen­taire : « De la fleur distillée, on obtient néroli et eau florale. Du brout (bois de taille), petit grain et eau. De l’écorce d’orange, huile et infusion. De l’orange, confiture ou vin… »

Chanel et Mul vont poursuivre leur collaborat­ion avec un nouveau projet de plantation de bigaradier­s à Châteauneu­f, mais aussi de lavande fine à Caussols, Cipières et Gourdon.

 ?? (Photos Sébastien Botella) ?? Le bigaradier fait son retour au Bar-sur-Loup. Ci-contre : Cécile Mul entourée de Steven Rosset et JeanNoël Falcou.
(Photos Sébastien Botella) Le bigaradier fait son retour au Bar-sur-Loup. Ci-contre : Cécile Mul entourée de Steven Rosset et JeanNoël Falcou.
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