Brésil : une enquête sur des accusations d’ingérence judiciaire vise le président Bolsonaro
Un juge du Tribunal suprême fédéral du Brésil a ordonné lundi l’ouverture d’une enquête préliminaire sur les accusations d’« ingérence » dans des affaires judiciaires visant le président Jair Bolsonaro, formulées par son ancien ministre de la Justice, Sergio Moro.
Dans sa décision, le juge Celso de Mello donne jours à la police fédérale pour interroger Sergio Moro, champion de la lutte anticorruption qui avait démissionné vendredi. Une telle enquête pourrait ouvrir la voie soit à une procédure de destitution contre Jair Bolsonaro, soit à des poursuites pour dénonciation de délit imaginaire contre Sergio Moro. Selon le juge de Mello, les infractions reprochées au président semblent avoir « un lien étroit avec l’exercice des fonctions présidentielles », ce qui exclut qu’il fasse valoir une immunité. La décision du Tribunal suprême fédéral énumère sept infractions que pourrait avoir commises le président Bolsonaro, parmi lesquelles la prévarication et l’obstruction à la justice.
Des médias brésiliens ont rapporté que Sergio Moro avait conservé des captures d’écran de messages qui pourraient incriminer le chef de l’Etat. Si le parquet devait trouver des éléments accusant M. Bolsonaro, il incomberait à la Chambre des députés d’autoriser le Tribunal suprême fédéral à ouvrir une enquête formelle. Et si cette enquête formelle devait confirmer les soupçons, le Congrès devrait se prononcer sur l’ouverture d’une procédure de destitution.