Monaco-Matin

Christian Lopez : «  ans après, son équipe est toujours aussi soudée »

- TEXTES : FRANÇOIS PATURLE

Christian Lopez (4 titres de champion avec les Verts, 2 Coupes de France, 39 sélections en équipe de France dont il porta le brassard de capitaine sous Hidalgo), restera à jamais le héros de la soirée du 17 mars 1976... L’homme qui, d’un sauvetage défensif miraculeux sur Oleg Blokine, lança la soirée de légende face au Dinamo Kiev en 1/4 de finale de la Coupe d’Europe des clubs champions (0-2 à l’aller, 3-0 au retour).

« Même ce soir-là, Robie était resté de marbre sur son banc de touche... Il méritait vraiment son surnom du Sphinx », glisse l’actuel entraîneur de l’ES Cannet-Rocheville, élu sur la liste de Michèle Tabarot. Christian Lopez était arrivé à l’âge de 16 ans, en 1969, chez les Verts... « On logeait en centrevill­e, il n’y avait pas encore de centre de formation ». « Quand Robert Herbin est passé de joueur à entraîneur (1972, à la suite de Batteux), il a révolution­né les méthodes d’entraîneme­nt. Il était moderne, c’était un pionnier. On a découvert le sens exact du travail physique », sourit le natif d’Algérie. «Lorsde ma 2e saison en pro, je m’étais retrouvé remplaçant, durant plusieurs journées... N’ayant aucune explicatio­n, j’avais fini par décider d’aller frapper à son bureau. C’était un peu gonflé de ma part. Il m’avait écouté sans rien dire pour lâcher (Photo PC) juste à la fin : ‘’travaille pour gagner ta place’’.

« Roby était un adepte du football total, offensif. L’Ajax l’avait beaucoup inspiré. Il était exigeant mais laissait aussi beaucoup de liberté à ses joueurs. Les montées rageuses d’Oswaldo (Piazza), mais aussi les incursions de Janvion et de Farison, ça faisait partie des Verts. Il s’appuyait aussi beaucoup sur ses cadres, Ivan (Curkovic), JeanMichel (Larqué) notamment ». « Même dans ses causeries d’avant-match, il n’était pas très bavard. Il nous parlait surtout de l’adversaire. Un soir à Geoffroy-Guichard, on était menés 2-0 par Bastia. Panne d’électricit­é à la 78e (21 mai 1975). On rentre aux vestiaires. Durant 20 minutes, dans une quasi-pénombre, Roby n’a pas dit un mot. Pas un seul ! On s’est tous regardés. Le match a repris, on s’est mis en mode Coupe d’Europe et on a gagné 3-2 (Synaeghel, Piazza, Repellini). Cette équipe avait une force intérieure incroyable ». Excellent golfeur, Christian Lopez organise chaque année le tournoi des anciens Verts au golf de SaintEtien­ne, tous les mois de septembre. « A chaque fois, on est au complet, les gars viennent de partout. 45 ans après, la famille que Robert Herbin a créée est toujours aussi proche, toujours aussi soudée. Je me demande si ce n’est pas unique au monde ». Depuis 2016, où l’on avait fêté les 40 ans de la finale de Glasgow face au Bayern, Roby, lui, ne venait plus à cette fête de famille.

« A chaque fois, il déclinait poliment. Il préférait rester seul chez lui. Roby était devenu de plus en plus solitaire. Sa disparitio­n me touche beaucoup. Je revois toute cette époque, les images défilent dans ma tête. Cela a marqué nos vies à jamais, c’est peu de le dire...»

 ??  ?? Larqué, Curkovic, Schaer, Repellini, Sarramagna, Hervé Revelli, Patrick Revelli, Lopez, Rocheteau, Bathenay, Santini, Synaeghel, Piazza, Dugalic, Herbin... Qui c’est les plus forts, c’était les Verts de . (Photo AFP)
Larqué, Curkovic, Schaer, Repellini, Sarramagna, Hervé Revelli, Patrick Revelli, Lopez, Rocheteau, Bathenay, Santini, Synaeghel, Piazza, Dugalic, Herbin... Qui c’est les plus forts, c’était les Verts de . (Photo AFP)
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Monaco