Métropole : les avis sont mitigés sur le report à l’automne
Le 15 mars, onze communes de la Métropole étaient parties pour un second tour. C’est le cas à Nice, Cagnessur-Mer, Vence, Saint-Paulde-Vence, Tourette-surLoup, Saint-Jeannet, Carros, La Gaude, La Penne, Valdeblore et Saint-Martin-Vésubie.
Or, le report des élections municipales à cause du coronavirus a changé la donne. Certains maires sortants, comme Damien Bagaria à Tourette-sur-Loup, sont restés en poste alors qu’ils devaient passer le flambeau. « Les gens sont plutôt contents que je sois resté pour gérer la crise. Je n’ai pas eu de difficultés en particulier. Mais si le report est validé fin septembre, on va devoir voter le budget en juillet. Il va falloir relancer les chantiers arrêtés, comme la restauration de l’église, mais on ne lancera pas d’investissements pour laisser la main à la prochaine équipe. »
Une passation qui n’est pas évidente, surtout si le maire sortant se représente. À
Vence, par exemple, Catherine Le Lan est arrivée 3e au premier tour, avec 15,07 % des suffrages. Bien après l’ancien maire Régis Lebigre (25,45 %) et l’ancien bras droit d’Anne Sattonnet, Patrick Scalzo (23,38 %). Mais si le report des élections a bien lieu cet automne, comme l’annonce le JDD [lire ci-dessus], les résultats de mars seront annulés. Les électeurs pourraient faire baisser le taux d’abstention qui avait été record en mars dernier avec 37,17 % dans les Alpes-Maritimes. Et les favoris du premier tour pourraient remettre leur titre en jeu.
Régis Lebigre, lui, est plutôt optimiste. « Cinq mille personnes ont voté au premier tour. C’est très significatif. Je ne pense pas que ça changera grand-chose au résultat. C’est plus pénalisant en termes financier parce que les permanences politiques coûtent de l’argent. En revanche, c’est faire fi des personnes qui se sont déplacées au premier tour ».
Ce que partage Philippe Vardon. Le candidat du Rassemblement national à Nice est arrivé derrière le maire sortant, Christian Estrosi, avec 16,7 % des voix. « Je ne suis pas certain que les Français auront le coeur d’aller revoter. »
Et de tacler : « Les résultats du premier tour seront annulés parce que la sincérité du scrutin peut être altérée au-delà de trois mois. Mais elle peut être aussi altérée par la frénésie médiatique de certains candidats, comme Christian Estrosi. Il ne faut pas oublier qu’on est toujours en période électorale. Il faut qu’une équité soit respectée. » Pour lui, pas d’hésitation. « Si on doit refaire la campagne, on la refera. On a fait un meilleur score qu’en 2014, on fera un meilleur score qu’au premier tour puisqu’une bonne partie de nos électeurs se sont abstenus. »