Au Café Brun, on ouvre pour la vente à emporter
Pour payer ses charges et sauver son activité, le restaurant de la rue Rouguière a anticipé le déconfinement en rouvrant ses cuisines pour des plats cuisinés à emporter, à tarifs attractifs
Premiers fermés, derniers ouverts ? Les restaurants, dont les portes sont closes depuis le 14 mars au soir, devront patienter bien au-delà du 11 mai pour accueillir à nouveau de la clientèle dans des conditions de sécurité sanitaire qui restent à définir. En attendant, alors que les charges et loyers continuent de tomber, certains professionnels organisent la résistance, et anticipent le déconfinement avec des formules qui leur permettent de limiter la casse et de reprendre un peu d’activité. Au Café Brun de la rue Rouguière, Dimitri Varkem a ainsi fait le choix de la vente sur place à emporter.
Plat-dessert à €
Certes, la salle cosy, avec sa bicyclette au mur et ses voûtes éclairées est toujours désertée. D’autant plus que l’accès au restaurant est barré par deux tables. Mais le chef Stéphane Ricaud (il a notamment travaillé pour la famille royale du Qatar et au Park 45 avec l’étoilé Sébastien Broda) a réintégré avec plaisir et impatience les fourneaux, pour concocter ce qui fait aussi le succès de l’établissement ouvert seulement depuis le 9 décembre dernier : «Des plats canailles et gourmands, dans des assiettes de grandmère, toujours à petits prix ». L’ardoise, présentée chaque jour sur la page Facebook ou le compte Instagram ? Trois ou quatre plats du jour à10 €, et des desserts à 5€, avec une formule plat + dessert à 14€.
Bowl brun aux gambas, lasagnes à la bolognaise, gnocchis sauce daube, tarte aux fraises, mousse au chocolat, tiramisu spéculos et fraises régalent déjà une vingtaine de convives confinés chaque jour à domicile.
Le soin du client
« Le menu change tous les jours, même si un ou deux plats peuvent rester à l’ardoise le lendemain, mais on veille toujours à ce que le client soit satisfait », sourit Dimitri, dont le passé de directeur adjoint du Fouquet’s au Majestic, durant 22 ans, est une garantie de service pour une clientèle aux p’tits oignons. Ancien judoka de haut niveau, ce Belge devenu cannois d’adoption, passé par l’école hôtelière du CFA Nérée à Cannes, a troqué le kimono contre la chemise-gilet du maître de salle.
Les gourmets n’y ont pas perdu au change...