Quantilia en première ligne de la solidarité
Via son projet La 4e Ligne, la fintech niçoise Quantilia recense et analyse les initiatives des entreprises pour lutter contre la pandémie. L’objectif ? Préparer le monde d’après-Covid-19
De l’analyse de risque financier à celle des initiatives prises par les entreprises durant le Covid-19 il n’y a qu’un pas que Quantilia a franchi sans hésitation. La fintech niçoise créée en 2017 s’est lancée dès le début de la pandémie dans un vaste projet de recensement et d’analyse des différentes actions mises en place partout en France par les entreprises - quels que soient la taille et le secteur - pour aider le pays à traverser la crise sanitaire. Son nom ? « La 4e Ligne, explique Laurence Fauchon, cofondatrice avec Florian Garivier et Guillaume Subias de Quantilia, inspirée des trois lignes de front présentées par le président de la République. Après les soignants, les aidants comme les caissières et tous ceux qui télétravaillent, la 4e Ligne s’adresse aux investisseurs institutionnels dont le soutien post-Covid-19 sera nécessaire pour relancer l’économie », insiste-t-elle.
En quoi le fait de fournir des informations sur la mobilisation d’une entreprise durant la crise intéresset-il les investisseurs ? L’objectif avoué de Quantilia est qu’ils puissent choisir de le faire dans des sociétés plus responsables et plus humaines. « Pour nous, cette implication est révélatrice de tout un état d’esprit, d’une gouvernance, d’un management et d’une intelligence économique. Certes, on n’est pas encore à l’heure du bilan, mais il y a une tendance qui se dessine : on sait déjà que le monde après-Covid ne sera plus le même. Comment mettre sur pied une économie made in France ? Comment gérer des crises sanitaires qui risquent de se produire à nouveau ? Les entreprises qui ont souffert de ruptures d’approvisionnement parce que leurs fournisseurs étaient à des milliers de kilomètres vont-elles revoir leur façon de procéder pour se recentrer davantage sur une production française ou européenne ? Notre idée de construire un monde plus solidaire, plus citoyen qui rejoint la tendance de l’investissement socialement responsable. La collecte et l’analyse des données permet de comprendre comment les entreprises ont réagi et ont soutenu la France. »
Quel type d’effort
A date, Quantilia a recensé plus de 1 000 initiatives sur tout le territoire. Que ce soit la réorganisation en interne des équipes pour permettre le télétravail, la mise en activité partielle de certains salariés afin d’éviter les licenciements. « Mais aussi la réorganisation de chaîne de production pour fabriquer du matériel nécessaire à la lutte contre le coronavirus : gel hydroalcoolique, masques, surblouses, éprouvettes...»
Certains ont fait des dons financiers, d’autres en nature avec du matériel médical de première nécessité. Les analyses sectorielles de Quantilia ont permis de dégager des tendances : « La grande distribution a fait des dons alimentaires tandis que celles dans les technologies ou les télécommunications ont davantage aidé la recherche contre le virus. »
Autre élément analysé par la fintech, la modification de la politique de partage des profits des entreprises qu’elle concerne la suppression des dividendes versés à leurs actionnaires ou bien la diminution de la rémunération de leurs dirigeants tant que la crise sanitaire est en cours.
Si ce dernier point s’adresse davantage aux « grandes boîtes du CAC 40 et aux ETI, notre objectif est vraiment de recenser toutes les initiatives et de donner, via des données quantitatives et qualitatives, un éclairage factuel et objectif des mobilisations actuelles dans le monde de l’entreprise. » Faire la part des choses entre celles qui communiquent plus qu’elles n’agissent et celles qui font plus qu’elles ne communiquent. « L’heure n’est pas aux comptes mais il nous semble important de souligner dès à présent les entreprises les plus actives afin d’influer sur leurs comportements et les choix faits par celles qui ne se sont pas encore manifestées et de favoriser leur mobilisation d’ici à la fin de la crise sanitaire, détaille Laurence Fauchon. Nous livrerons bientôt une analyse complète des initiatives des collectivités.»
La 4e Ligne cible en priorité les investisseurs institutionnels mais elle diffusera également gratuitement cette information au grand public sur les réseaux sociaux car tout le monde doit être en première ligne de la solidarité.