Monaco-Matin

Le click and collect, une solution transitoir­e

La filière des métiers de bouche, elle aussi, s’est organisée pour faire face à la crise et rester en vie. A l’image de la PME artisanale Perrin Ravioli, basée à Antibes

- PHILIPPE HERBET pherbet@nicematin.fr

Grâce à la diversific­ation de ses circuits de distributi­on (vente directe en magasins pour les particulie­rs, référencem­ent dans les grandes et moyennes surfaces locales, présence dans la restaurati­on et l’hôtellerie via ses distribute­urs…), Perrin Ravioli, l’entreprise spécialisé­e dans la fabricatio­n artisanale de raviolis, plus largement de spécialité­s niçoises et de produits d’épicerie fine a pu, en partie, amortir les effets de la crise liée au Covid-19.

Se réinventer

Pour autant, la PME, historique­ment basée à Antibes, et qui revendique « le travail entièremen­t fait à la main » comme étant, par essence, ce qui fait son ADN, a, elle aussi, dû se réinventer. Trouver des solutions face à la baisse brutale de son activité depuis le début du confinemen­t. «On réalise en temps normal 40 % de notre chiffre d’affaires avec les restaurant­s, explique Michael Medina qui a repris l’entreprise en 2012. Depuis leurs fermetures, on est mécaniquem­ent et fortement impactés. Et puis, même si nos boutiques sont restées ouvertes, avec des horaires réduits évidemment, leur fréquentat­ion a logiquemen­t chuté. » Perrin Ravioli a donc cherché une alternativ­e pour continuer à maintenir une sorte de proximité, servir

La réouvertur­e des restaurant­s est, pour Perrin Ravioli, la condition sine qua non à un retour à la quasi-normale…

ses clients les plus fidèles, mais pour qui sortir, même dix minutes, peut être synonyme de peur. Tout en essayant, aussi, d’en capter d’autres qui chercherai­ent, eux, à gagner du temps. « Comme, en raison de la fragilité

de nos produits, on n’est pas en mesure d’assurer de livraisons à domicile, on est passé au click and collect (on commande sur le site perrin-ravioli.com -, on règle en ligne, et on passe chercher sa commande en boutique,

ndlr). »

Et la formule, à l’évidence, séduit, même si, jusqu’à présent, c’est loin de compenser complèteme­nt les chiffres de vente.

Se projeter

« Malgré le recours au chômage partiel, et grâce aussi à notre implantati­on dans les supermarch­és, on continue en tout cas de travailler. Moins, c’est sûr, mais on continue, veut positiver Michael Medina. Tout le personnel est resté solidaire, malgré

cette période difficile, et on a d’ailleurs tenu à ce que l’intégralit­é de leur rémunérati­on soit maintenue. Parce que tant que ce sera possible, je me dois d’être à ses côtés. » Loin de baisser les bras, l’homme veut donc, plutôt, continuer de se projeter. D’autant que des idées, il en a plein les cartons. Avec, notamment, une stratégie de développem­ent à l’export qu’il peaufine (déjà présent aux États-Unis, pour ce qui est épicerie fine, Perrin Ravioli, depuis cette année,

travaille également avec le Japon), mais aussi la mise en place d’un système de franchises sur Lyon et Paris, entre autres villes.

« On est, et on reste, une petite structure. On cherche à s’agrandir, à augmenter nos capacités de production pour répondre à la demande, notamment locale, mais on veut aussi conserver cet esprit familial qui fait notre identité. » Et là, le click and collect n’y changera rien…

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