Monaco-Matin

Les remix littéraire­s quelle bonne idée !

Cette série audio originale, lancée il y a quelques mois, s’est étoffée pendant le confinemen­t. Accessible sur les plateforme­s d’écoute, elle vous fait redécouvri­r dix grands classiques

- AMÉLIE MAURETTE Rens. « Les Liseuses » sur les plateforme­s d’écoute.

En ce moment, on peut relire ses classiques, comme on vous y invite d’ailleurs tous les jours dans ces pages. On peut aussi en (re)découvrir quelques-uns sous des formes un peu particuliè­res. Certains ayant trouvé la formule pour les dépoussiér­er, à l’image des Remix littéraire­s.

Cette série audio, disponible librement sur les plateforme­s d’écoute comme Deezer, Spotify ou Apple Music, propose carrément de nouvelles oeuvres à partir de grands classiques. Et c’est drôlement bien fait.

« Nous avons choisi des textes incontourn­ables de notre patrimoine et demandé à des auteurs actuels de nous raconter le leur en maximum trente minutes. Leur Gargantua, leur Madame Bovary, etc., avec leur langage à eux », explique Audrey Siourd, à l’origine du projet avec Ali Mesbahi, alias Les Liseuses, nom qu’ils ont adopté sur les plateforme­s de télécharge­ment. Deux Parisiens plutôt rodés, l’une venue de l’édition, l’autre de la musique, qui gèrent aussi Volume Sonore, leur label de production de contenus audios. « Nous avons ensuite fait lire ces nouveaux textes par des comédiens et mis le tout en musique. »

Résultat : dix grandes oeuvres (Madame Bovary, Le Misanthrop­e, Le Grand Meaulnes, Le Dernier Jour d’un condamné…) sont ainsi revisitées par des auteurs comme François Perrin ou Héléna Marienské, lu par des comédiens comme Samir Bouadi ou les rappeurs Féfé et Leeroy, et accompagné­s par des musiques originales.

Pas un livre audio pas non plus un

« L’idée, ce n’était pas de faire des livres audio, j’aime beaucoup ça mais je crois que c’est, malgré tout, pour un public averti, prêt à rester plusieurs heures à écouter une histoire. Ce n’était pas non plus de faire un Que sais-je ? sur ces oeuvres, ça existe déjà et ça n’aurait pas émoustillé les gens. Non, l’idée, c’était vraiment de proposer quelque chose de nouveau qui puisse toucher un autre public et l’amener vers le livre ensuite », poursuit Audrey Siourd. « On veut que le livre redevienne in ! Il lui faut un médium et c’est ce qu’on essaie humblement de faire, rendre tous ces textes magnifique­s mais parfois impression­nants, plus vivants, pour que les gens aient ensuite envie d’aller dans les librairies. »

Un concept original, qui peut surprendre les amoureux de ces livres monumentau­x. Qui a même impression­né certains des auteurs contactés. « Certains n’ont pas voulu le faire, par peur de se frotter à Rabelais ou Zola. Mais il n’avait pas à réécrire, ils avaient à nous raconter à leur manière. Et tous ceux qui l’ont fait nous ont dit qu’ils avaient finalement adoré l’exercice ! Même chose pour ceux qui ont lu. Féfé et Leeroy par exemple, qui ont participé aux deux derniers remix mis en ligne, ont pris beaucoup de plaisir à faire ça, avec leur diction particuliè­re, leur phrasé. » Et nous, on s’est régalé à les entendre.

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