Le frelon asiatique, ennemi de la biodiversité
Le frelon asiatique est apparu en France en 2004etilapeuàpeu envahi tout le territoire national. Il vient de Chine et s’adapte malheureusement bien au changement climatique », explique Pierre Venel, agriculteur à La Roquebrussanne (Var) et viceprésident du conseil de parc du PNR (Parc naturel régional) de la SainteBaume.
Objet de son inquiétude, « le frelon asiatique n’a pas de prédateur. Un tiers de son alimentation est constitué d’abeilles, le reste d’espèces indigènes : papillons de nuit, mouches, guêpes. Il fait des ravages dans la biodiversité qui est déjà en chute libre ces dernières années ».
Trouver les nids
Seule solution pour l’instant, la destruction des nids le plus tôt possible. Les reines construisent d’abord un nid embryonnaire caché, par exemple sous les écorces. C’est là qu’elles pondent des ouvrières. Ce sont ces dernières qui vont construire le nid primaire qu’elles agrandiront au fur et à mesure. Ce premier « foyer » est facilement détectable puisqu’il se trouve encore assez près du sol. Dernière étape, le déménagement du nid à plus de 10 mètres de haut et parfois à 40 mètres. « Ils deviennent alors difficiles à détecter et à détruire », constate l’agriculteur. Dans ces colonies aux sommets, on compte plus d’un millier de frelons dont plus de 500 ouvrières.
Des observations primordiales
« On n’arrivera pas à éradiquer le frelon asiatique », estime fataliste, Pierre Venel. Ce n’est pas une raison pour abandonner la lutte. Pour y arriver, il faudra que les collectivités se dotent de moyens de destruction. « Quand un particulier trouve un nid dans son jardin, il met lui-même les moyens pour le détruire [environ 150 euros, NDLR], mais quand il en voit un dans la nature, il ne fait pas forcément remonter l’info », regrette Pierre Venel. Toutes ces observations sont pourtant primordiales. Ainsi, quand vous croisez un nid de frelons asiatiques, vous pouvez faire appel à une société spécialisée. Vous pouvez également effectuer un signalement sur le site de l’inventaire national de patrimoine naturel (http://frelonasiatique.mnhn.fr/signaler-informations/).
Ces informations sont importantes pour aider les collectivités à organiser la lutte contre ce prédateur venu de loin et préserver ainsi la biodiversité.