Bonnet : « J’ai augmenté les séances avec ma psychologue »
Chaque jour, un sportif de la région nous raconte son quotidien dans cette période de confinement. Aujourd’hui, la nageuse de l’Olympic Nice Natation, Charlotte Bonnet.
« Samedi dernier, j’ai fait un live Instagram avec Fantine Lesaffre (championne d’Europe du m quatre nages, NDLR). On a proposé notre recette du brownie. Au total, plus de personnes se sont connectées pour nous suivre.
On a passé un bon moment. Avec Fantine, on est assez réservées. On n’a pas souvent l’habitude de se montrer dans un tel cadre. D’habitude, on est toujours dans la compétition, assez sérieuses. Là, on s’est posé des questions décalées en abordant notre avenir, nos destinations de vacances rêvées… Toutes ces choses, qu’on n’évoque pas avec les gens normalement, ont fait que le live a plu.
Je continue également de travailler avec ma psychologue, Meriem Salmi. On a même augmenté le nombre de séances. Avant le confinement, j’essayais d’en faire une toutes les deux-trois semaines pour qu’on ait toujours des choses à se raconter, le quotidien restant plus ou moins le même. En principe, c’est davantage sur les compétitions qu’on échange sur le stress, la pression. Je pensais garder ce rythme et puis une séance m’a fait comprendre que j’avais besoin de plus. Sans rentrer dans les détails, on a traité la confiance en soi, le regard des autres, leurs attentes. Ça me pèse au quotidien et elle a voulu qu’on approfondisse cet aspect. J’ai peiné mais j’ai compris qu’il fallait peutêtre l’extérioriser davantage. Ça a débouché sur pas mal de choses. Je pensais avoir mieux vécu mais l’année a été très dure, avec pas mal de doutes liés à ma blessure (à l’épaule) .J’aieudumal à revenir, début a été compliqué et il restait pas mal de petits éclats de cette période.
Aujourd’hui, je suis contente de pouvoir écrire une nouvelle page. Meriem me suit depuis et c’est souvent un soulagement de lui parler parce qu’elle trouve toujours les bons mots, sans aller toujours dans mon sens. Elle a su me secouer dans les moments où j’étais assez nonchalante ou nostalgique de certaines choses, su parfois taper du poing sur la table et me dire : ‘‘Non, là, ça ne va pas et tu as tort’’. Elle m’apporte beaucoup.
J’ai envie de parler de l’opération #Cinébalcon. Jusqu’à vendredi, la Ville de Nice va projeter un film sur écran géant chaque soir à h dans un quartier différent. Les gens prennent part à la séance depuis leur balcon. C’est une bonne initiative qui va donner un peu de baume au coeur. J’en profite pour saluer l’investissement du maire Christian Estrosi dans cette crise. Je n’ai pas trop l’habitude de parler de politique mais je voulais le signaler. On peut bien sûr lui reprocher plein de choses, comme chez tous les hommes politiques il y a du bon et du moins bon, mais je crois qu’aujourd’hui son implication compte. On pourrait dire qu’il en fait trop mais je ne le pense pas. Il a pris des initiatives et, au vu de la situation actuelle, ça se comprend. »