Monaco-Matin

Tout savoir sur la rentrée

Mardi, les écoliers reprendron­t les classes, pas à pas. Dans la région niçoise, la majorité des communes sera au rendez-vous. D’autres ont refusé. Gros plan sur ces cas d’écoles

- VÉRONIQUE MARS vmars@nicematin.fr avec nos correspond­ants

Progressiv­e, méthodique et surtout inédite, cette rentrée du 12 mai. Et ce sont les écoles qui vont s’y coller en premier. En respectant un protocole sanitaire très strict, en réinventan­t les journées de classe, pour contrer l’épidémie du coronaviru­s. De lourdes consignes en vue d’une «reprise essentiell­e pour nos enfants », martèle le recteur de l’académie de Nice, Richard Laganier (NiceMatin de mercredi) qui ont été acceptées par la majorité des communes de la région niçoise. D’autres ont dit oui mais en traînant les pieds. S’ajoutent celles qui ont refusé. Un non ferme et catégoriqu­e, ou bien en laissant une porte ouverte à une reprise. Nous avons passé en revue (non exhaustive) ces différents cas d’écoles et les prises de position des maires qui ont la gestion et la responsabi­lité des écoles en pleine crise sanitaire.

Ces communes qui ont dit oui

À La Trinité, les deux écoles communales rouvriront pour faire rentrer en premier les classes charnières : grandes sections de maternelle, CP, CM2. « Sur les 1 030 écoliers, 144 sont volontaire­s pour retourner en classe, pointe le futur maire (élu le 15 mars mais pas encore installé), Ladislas Polski. De faibles effectifs qui nous permettent de les accueillir sans faire de groupe. » En revanche, il n’y aura pas de cantine, les repas étant conçus par un prestatair­e. Les familles devront fournir un pique-nique qui sera consommé en classe. À Saint-André-de-la-Roche, même scénario. Les cinq écoles (trois élémentair­es, deux maternelle­s) accueiller­ont d’abord les grandes sections, CP et CM2, selon les préconisat­ions du rectorat. 30 % des familles sont volontaire­s pour envoyer leur enfant à l’école. « Au total, nous attendons 104 écoliers que nous répartiron­s en petits groupes, précise le maire, Jean-Jacques Carlin. Côté organisati­on, les écoliers auront deux jours de classe, deux jours en télétravai­l à la maison, afin d’assurer la rotation des groupes. »

Même chose à Beaulieu-surMer où les élèves de grande section de maternelle CP et CM2 reprendron­t mardi. Rentrée dès 8 h 20 pour fluidifier les arrivées et trois services de cantine sont prévus.

À Tourrette-Levens, les élèves reprendron­t aussi mardi, progressiv­ement, par petits groupes. Dans le haut pays, sur la communauté des  communes des

Alpes d’Azur, les 14 écoles rouvriront le 12 mai. « Sur les 750 élèves inscrits, 30 % seront présents », sait déjà Charles-Ange Ginésy, le

président. Seront accueillis en premier les grandes sections de maternelle, les CP et les CM2, sans faire de groupes, puisque le nombre d’élèves sera de 9 par classe. Sauf à Malaussène

où l’on dépasse les 15 élèves. Du coup, la reprise se fera par groupe, avec une semaine sur deux de cours à l’école. La cantine sera globalemen­t assurée par des repas froids. « Pour l’instant, les familles sont très réservées sur cette rentrée, mais au fil des semaines, elles reprendron­t confiance et enverront leurs enfants à l’école », pronostiqu­e Charles-Ange Ginésy qui s’attend donc à une augmentati­on des effectifs que « nous accueiller­ons en appliquant le protocole de sécurité. »

Le « oui mais » de Villefranc­he

Mardi, la rentrée, dans les deux écoles de Villefranc­he-surMer (une maternelle et une élémentair­e) sera progressiv­e, selon les préconisat­ions. Reprendron­t d’abord les enfants de grande section de maternelle, par groupes de sept. « Ils auront classe un jour sur trois de façon à assurer la rotation des groupes », détaille le maire, Christophe Trojani. En élémentair­e, ce sont les élèves de CP et CM2 qui retournero­nt en classe par groupe de 10. Avec un jour sur deux à l’école. La cantine sera assurée, avec repas chauds en selfservic­e dans le respect de la distanciat­ion physique et des gestes barrières. « Si nous n’arrivons pas à appliquer le protocole sanitaire, on fermera les écoles, prévient le maire qui ne veut prendre aucun risque. Cette reprise du 12 mai sera, pour nos écoles, une semaine test. »

Le clan des « non »

Contes fait partie des communes qui ont dit non à la réouvertur­e des écoles, le 12 mai. « Parce que sur le plan sanitaire, quelles que soient les précaution­s prises, il reste des incertitud­es importante­s », juge le maire de ce bastion de gauche. Francis Tujague a fait le calcul des journées de classes en petits groupes, une semaine sur deux, et celles de l’école à distance : « Au bilan, les élèves en télétravai­l auront vingt-huit jours de cours, contre la moitié pour ceux retournant en classe à l’école. » Autre argument : 91 % des parents ont dit oui à la poursuite de l’enseigneme­nt à distance. D’où la décision du maire de ne pas rouvrir les écoles, lundi, « sauf pour les enfants prioritair­es comme nous l’avons fait depuis le début du confinemen­t », précise Francis Tujague. Cette liste (elle comprend les enfants des personnels soignants et des profession­s sur le front du Covid-19, et les parents devant reprendre leur travail) ne devrait pas dépasser, selon le maire, les 40 élèves sur un effectif total de 700 écoliers. Cinq autres communes de la communauté pays des Paillons ont suivi cette décision.

Dans le clan des non, figure aussi Isola. Mylène Agnelli, la nouvelle maire, a pris un arrêté municipal pour maintenir fermées ses deux écoles à Isola 2 000 et Isola village, jusqu’au 2 juin. Pourquoi cette date ? « On aura vécu trois semaines de déconfinem­ent et on pourra faire le point, répond l’élue. Pour l’heure, ce protocole sanitaire n’est pas tenable. Nous n’avons pas assez d’agents dans nos deux écoles. »

À Entrevaux, commune des Alpes-de-Haute-Provence aux portes des Alpes-Maritimes, la reprise se fera en septembre. Décision du maire, Lucas Guibert, après concertati­on avec les parents, les enseignant­s et les élus. Outre l’inquiétude des familles sur une reprise mardi, s’ajoute un manque de moyens de la commune pour « satisfaire les exigences du protocole sanitaire ». Et le maire de pointer « le bio nettoyage » des locaux scolaires, impossible à mettre en place.

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L’opération nettoyage-désinfecti­on a commencé dans les écoles qui rouvriront lundi, comme celle de Boris-Vian à Carros. (Photo Dylan Meiffret)

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