Alberto Ferro
Pronto ? » Eh oui nous voilà en Italie tout en étant confiné à Nice. C’est chez lui à Catane, en Sicile, que le pianiste Alberto Ferro est confiné lui aussi. Il a ainsi tout le temps de préparer la sortie de son prochain album dont il ne veut rien dire pour le moment. Mais c’est pour son premier disque que nous l’appelions. Alberto Ferro a déjà collaboré à plusieurs albums de musique de chambre mais, celui-là, Rachmaninov Études-Tableaux, est « son » premier disque, lui tout seul avec son piano. Et quel talent, quel bonheur ! Alberto n’a que vingt-quatre
‘‘ ans, c’est dire si on n’a
Les pas fini de passer de délicieux moments avec lui ! C’est vers trois, quatre ans qu’il commence à taquiner le piano avec sa maman. À sept ans, il entre au conservatoire Bellini, à Catane.
Deux ans plus tard, il donne déjà une exhibition et il n’a que treize ans pour son premier concert ! Il a également participé à de nombreuses masterclasses dont certaines avec Vladimir Ashkenazy, un pianiste né en Russie et spécialiste de Rachmaninov.
« Rachmaninov mais aussi Beethoven et Chopin sont mes compositeurs préférés », reconnaît Alberto Ferro qui ajoute : «Les Études-Tableaux m’ont toujours accompagné depuis mes seize ans. En huit ans, je les ai souvent jouées en concert. » Ces dixsept études, mondialement connues, « sont toutes différentes les unes des autres : l’une évoque la mélancolie, une autre une fête foraine, etc. Et, non, dixsept, ce n’est pas beaucoup car il n’existe pas seulement dix-sept tableaux [il dit
CARIBOU
Sous l’alias Daphni, il se lâche et sort des titres taillés pour les ambiances club. Quand il « redevient » Caribou, le Canadien sait comment rendre ses morceaux furieusement dansants. Mais il se laisse aussi la liberté d’explorer des contrées plus incertaines, avec une sorte de mélancolie qui flotte dans l’air. Six ans après Our Love, il se montre encore très à son avantage sur Suddenly. YouandI s’écoute en boucle, tout comme le plus énergique Never Come Back et Like I Loved You, où la lourde basse et la guitare distordue contrastent avec la voix fluette de Daniel V. Snaith (le vrai nom de ce cher Caribou). J. B. « âmes » en italien] monde ». différents dans le
« Des heures de travail »
Son interprétation de Rachmaninov est magnifique, aérée, comme s’il caressait le piano. Comment une telle maturité à seulement vingt-quatre ans, lui demande-t-on. «Cesont des heures de travail passées à jouer du piano mais ce qui est aussi important c’est l’inspiration. Par exemple, pour cet enregistrement, tu imagines la Russie de Rachmaninov, tu penses aux paysages, aux moments particuliers de sa vie ».
Un acte d’amour ? «Oui celui que tu as avec la musique ou plus exactement entre le compositeur et le pianiste. C’est cela qui permet d’accéder au monde merveilleux de la musique. » Et la musique, Alberto Ferro l’aime sous toutes ses formes. « Je n’ai pas de préférence : soliste en récital ou avec un orchestre, l’essentiel c’est de jouer de la musique, le plaisir est le même. Mais ce sont des moments différents bien entendu. En récital, tu as plus de responsabilités car tu es seul sur scène avec trois mille personnes qui ne regardent que toi. Je dirais que j’ai plus de joie à jouer avec un orchestre car on arrive au summum de la grandeur de la musique étant donné les multiples collaborations qui existent entre le chef d’orchestre et les musiciens. »
Plaisir se dit piacere en italien. Nous avons eu molto piacere à écouter cet album. Tellement qu’on l’a écouté plusieurs fois. C’est dire !
Passé maître dans l’art du métissage entre jazz et blues,
Mose Allison (-) réussit post-mortem à réunir une dreamteam artistique pour lui rendre hommage. Ben Harper, Chrissie Hynde (Pretenders), Iggy Pop, Jackson Browne, Bonnie Raitt, Elvis Costello ou Frank Black figurent au générique. Parmi les sommets, le duo Harper avec l’harmoniciste à voix grave Charlie Musselwhite sur Nightclub est un modèle de groove cool. Avec son If You’re Going To The City qui donne son titre à l’album, Iggy Pop est raccord total avec son dernier album free-jazz. Enfin, le leader des Pixies, Frank Black se fait plaisir en prenant une voix de fausset sur la ballade Numbers On Paper. Elvis Costello rafle le gros lot pour un duo exquis avec la fille du Mose, Amy Allison. L. A.