Monaco-Matin

Ollioules : le bio, un cheval de bataille au domaine de Terrebrune

- J. -M. V. jmvincenti@nicematin.fr

Décidément, les chevaux de trait de Gilles Fougerouse sont des habitués du terroir de Bandol où, on le sait,

(1) les vignerons cultivent l’excellence.

Ainsi, les 9 et 10 avril derniers, venues du Thoronet avec lui, ses juments Praline et Coco sont entrées dans les rangs de la vigne du domaine de Terrebrune, à Ollioules, où, harnachées de leur charrue décavaillo­nneuse, elles ont fait merveille sur un hectare.

À Ollioules, le seul domaine en bandol

« Le domaine, créé par mon père Georges en 1963, s’est toujours – depuis ses origines – inscrit dans une dynamique bio. Bien avant le phénomène de mode » , se réjouit Reynald Delille, propriétai­re récoltant du domaine de 30 hectares, qui s’étend au lieu-dit “La Tourelle”, tel un balcon en restanques dominant la mer et la baie de Sanary-Bandol. Terrebrune qui a pour particular­ité d’être le seul domaine de l’appellatio­n d’origine contrôlée (AOC) bandol sur la commune d’Ollioules.

« Quand vous êtes profession­nel, que vous avez une aussi belle nature, il faut la respecter. Cela a toujours été notre cheval de bataille, poursuit le vigneron, à la tâche depuis quarante ans. On constate que plus on est dans le respect de la vigne et plus les vins expriment le terroir ».

Les chevaux, traits d’union naturels avec ce respect du sol et de la vigne, n’intervienn­ent au domaine de Terrebrune que depuis trois ans. « Le côté humain est important. Gilles Fougerouse est quelqu’un d’extraordin­aire et j’adore les chevaux, de trait notamment. La puissance qu’ils dégagent est magique », confie Reynald Delille, qui caresse l’idée d’en posséder.

Comparé au tracteur classique, le cheval, qui en cette saison est intervenu pour le déchaussag­e de la vigne, présente un avantage. Dans les faits, le labour à la charrue tasse moins la terre que le tracteur. Même si la finalité est la même. « À l’automne on butte la vigne : cela signifie que dans les rangs on enfouit l’herbe sous la terre qui vient la recouvrir. Le versoir de la charrue verse la terre sur le pied de vigne et, au printemps, on va débuter pour enlever le cavaillon de terre, résume le vigneron. L’objectif est d’éradiquer l’herbe, naturellem­ent sans produit chimique, et de favoriser la vie dans le sol, son écologie. Chaque année nous trouvons des herbes différente­s. C‘est étonnant ! »

Ce travail du sol à l’ancienne permet surtout au domaine de Terrebrune, qui mécaniquem­ent arrive à un résultat identique, d’oeuvrer dans la continuité de sa belle philosophi­e : « Dans le respect de l’homme et de l’environnem­ent ».

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Au printemps, les chevaux de trait de Gilles Fougerouse font des merveilles dans les rangs de vigne avec leur charrue décavaillo­nneuse qui retire la terre, recouvrant l’herbe devant les pieds de vigne. (Photos DR)

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