er trimestre : un demi-million d’emplois privés détruits
Sous l'effet du coronavirus, le premier trimestre 2020 a vu la destruction de 453 800 emplois dans le secteur privé, soit une baisse de 2,3 % par rapport au trimestre précédent, provoquée notamment par un effondrement de l'intérim, selon une estimation provisoire de l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques). Sur un an, le recul est de 1,4 % (- 274 900 emplois), avec une chute dans les services marchands et un plongeon dans l'intérim. Au total, l'emploi privé est à son « plus bas niveau depuis le troisième trimestre 2017 », selon l'Insee.
Chute « inédite »
Dans les services marchands, qui sont la locomotive de l'emploi en France, l'emploi salarié privé chute : - 3,5 % sur le trimestre (- 437 900). Dans ce secteur, cette baisse « annule les hausses observées depuis trois trimestres ». Ce domaine « retrouve ainsi son niveau de l'année précédente ».
Dans l'intérim, sur les quinze premiers jours de confinement, la chute est « inédite » selon l'Insee (- 37 %, - 291 800 emplois).
Sur un an, la baisse est de 37,5 % (- 298 400 emplois) : il retrouve son plus bas niveau depuis mi-2009.
Et cette baisse est «laplus importante » depuis le calcul de cette statistique début 1990. D’après l'Insee, «au plus », l'emploi intérimaire avait baissé de 13,9 % au quatrième trimestre 2008, puis de 13 % au premier trimestre 2009.
« Plus forte baisse »
Hors intérim, l'emploi salarié privé baisse de 0,9 %, soit - 162 000 emplois. Dans l'industrie, qui s'était stabilisée en 2019, l'emploi baisse à nouveau, à - 0,3 % (soit -10 000 emplois). Sur un an, la baisse est de 0,2 % (- 7 500 emplois). L'Insee relève que dans le secteur marchand non-agricole, l'emploi salarié privé chute de 2,6 %, ce qui représente la « plus forte baisse » depuis fin 1970 et le calcul de cette statistique. « En particulier, elle est nettement plus marquée que les creux observés au quatrième trimestre 2008 (- 0,8 %) et au premier trimestre 2009 (- 0,9 %) », analyse l'Insee. Dans sa publication, l'Institut national de la statistique précise bien que sont considérées en emploi les personnes en chômage partiel. À fin mars, elles étaient 3,6 millions. Elles sont plus de 12 millions actuellement. Fin mars, la France comptait 19,3 millions de salariés dans le privé.