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Les ministres des Finances de la zone euro ont validé un dispositif de prêts aux États, premier pas vers une réponse plus large
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Des masques faits avec des maillots de bain à Monaco
Tout reste à faire pour un grand plan de relance économique à l’échelle europénne, mais un premier pas a été franchi. Vendredi soir, les 19 ministres des Finances de la zone euro se sont mis d’accord sur un dispositif d’aide financière pour soulager les pays les plus touchés. Concrètement, le Mécanisme européen de stabilité (MES) – le « fonds de sauvetage de la zone euro », né dans la douleur lors de la crise grecque en 2012 –, pourra mettre à leur disposition des lignes de crédits « de précaution », pouvant atteindre jusqu’à 2 % du PIB du pays concerné. Si on le rapporte à l’ensemble de la zone euro, le montant théorique de cet instrument pourrait s’élever à 240 milliards d’euros. Ces prêts devraient être disponibles en juin, et sont destinés à combler les trous engendrés par les énormes dépenses de santé et de prévention liées au coronavirus.
L’Italie réticente
L’Italie, pays qui pourrait en avoir le plus besoin (il est le deuxième plus endetté de la zone euro après la Grèce, et a été particulièrement frappé par la crise), a toutefois jusqu’ici montré peu d’appétence pour ce dispositif. Rome craint en effet, en contrepartie des crédits obtenus, d’être obligé par le MES de faire de douloureuses réformes, comme ce fut le cas lors de la crise financière pour la Grèce, avec des objectifs budgétaires très stricts.
« Il est important de souligner qu’aucun pays n’est stigmatisé » s’il utilise cet instrument, qui est disponible pour les 19 États membres, a tenté de rassurer Mario Centeno, le président de l’Eurogroupe. Pour y avoir accès, «ilyades conditions standardisées et pas de surveillance après », a-t-il indiqué. Face à la récession historique qui se profile pour 2020 dans la zone euro (-7,7 %, selon les dernières prévisions de la Commission), Mario Centeno, également ministre portugais des Finances, a insisté sur le fait qu’un plan ambitieux était crucial pour que la reprise de l’économie européenne se fasse sentir de la même manière sur tout le continent. « Tous les pays n’ont pas la même puissance de feu, et nous devons garantir des conditions de concurrence équitables », a-t-il déclaré.
La Commission européenne est chargée de présenter d’ici la fin du mois des propositions pour la sortie de la crise. Une tâche délicate alors que les 27 États membres sont profondément divisés. « Dans les discussions, il y a des clivages assez importants entre le nord et le sud sur l’ampleur et la nature de ce que l’on doit faire », avait confié une source française, évoquant des controverses « notamment avec les Néerlandais, mais aussi les Danois et les Suédois ».
Paris veut un fonds de à milliards
Afin de « contribuer au débat » ,Parisa fait circuler un document proposant « un fonds de relance » d’un montant compris entre 1 000 et 1 500 milliards d’euros.
Pour réaliser des investissements gigantesques sur le long terme, la France plaide de nouveau pour des emprunts communs à toute l’Union européenne, ce qui permettrait aux États du Sud de bénéficier des taux d’intérêt avantageux des pays du Nord. Mais ces derniers s’y opposent.
Le ministre néerlandais des finances, Wopke Hoekstra, a estimé que l’UE devait prendre son temps pour élaborer un plan. La question de savoir comment le plan sera financé « est secondaire », a-t-il déclaré : « Le plus important ici est d’avoir une discussion approfondie sur ce qui est nécessaire et sur la manière de le structurer. »