Va leur manquer
Des aéroports ont vu les nuisances sonores qui leur gâchaient la vie disparaître
Pour les riverains de la rue Rouget-del’Isle, à Nice, c’est la double lame : leurs fenêtres donnent sur la voie rapide (voie Mathis) et la voie ferrée. Deborah Vedeux, locataire depuis 11 ans d’un appartement situé au 5e étage, où elle vit aujourd’hui avec son mari et ses trois enfants, retient de ces deux mois de confinement un paradoxe : « Avant, on s’était habitués au bruit, mais maintenant, comme c’est beaucoup plus silencieux, on fait plus attention à chaque train qui passe. »
« Ma belle-mère était choquée »
Tout de même, la petite famille s’est habituée à un certain calme : au bout de onze ans, elle peut enfin profiter de son balcon pour prendre le déjeuner, alors que « d’habitude, ce n’est pas très agréable ».
Les voitures, mais aussi les trains se font beaucoup plus rares, même s’ils n’ont pas complètement disparu. Un répit bienvenu, surtout la nuit, ce qui n’est pas rien : « Quand ils passent, on a quand même une petite vibration, explique cette auxiliaire de puériculture de 36 ans. Ma belle-mère est venue nous rendre visite d’Abidjan et s’est retrouvée à devoir passer le confinement à Nice. Au début, elle était choquée, elle disait que le lit bougeait. Je lui ai dit : “Et encore, ça, ce n’est rien comparé à d’habitude !”».
Mais Deborah relativise beaucoup : l’habitude, le double vitrage… Elle a surtout hâte d’être lundi, pour reprendre le cours de sa vie normale. Elle a d’ailleurs senti que c’était le cas pour beaucoup de monde déjà : « Jusqu’ici, il y avait beaucoup moins de monde sur la voie rapide. Là, depuis quelques jours, ça revient. Il n’y a pas de bouchons, mais on entend les voitures et les motos sur la route. On sent que le déconfinement arrive ».