Monaco-Matin

Des masques créés avec des maillots de bain à Monaco La Turbie,

Confinée à Emma Jarach voit ses commandes progresser dans le monde entier, notamment avec la reprise de l’école. La créatrice de vêtements de plage fait un don à l’OMS sur chaque vente

- THOMAS MICHEL tmichel@nicematin.fr

Tout a commencé par 150 cadeaux aux voisin(e) s et fidèles clientes « pour faire plaisir ». « Et puis de plus en plus d’amis m’en ont demandé pour leurs familles à Monaco, en France et en Italie », résume Emma Jarach. Aujourd’hui, le dernier né de la marque My Jemma, que l’on rebaptiser­a « Jemmask », est en passe de devenir le best-seller de sa boutique en ligne. Fondatrice de la marque de maillots de bain et vêtements de plage installée depuis 2009 à Monaco, Emma Jarach décide, au début du confinemen­t, de rejoindre en famille sa résidence secondaire à La Turbie. Passée par la maison Gucci et le joaillier Lara Bohinc, la Suédoise ressort alors sa machine à coudre qu’elle n’avait « plus vu depuis vingt ans ».

 cousus elle-même

Alors que son workshop au Palais de la Scala est à l’arrêt, comme la quasi-totalité de ses distribute­urs de Saint-Tropez à Miami, en passant par Antibes, Stockholm, Waterloo ou Limone, elle se tourne vers son fabricant, près de Venise, pour quelques conseils. « Ils étaient fermés à la clientèle mais avaient obtenu des certificat­ions notamment pour fournir des masques aux hôpitaux. Ils m’ont dit quel tissu utiliser, les dimensions des tranches, et m’ont donné les patrons. C’était assez simple, j’ai juste décidé d’ajouter plus de tissus sur les côtés. » Pour une meilleure tenue sur le visage et aussi l’esthétisme. En quelques semaines, au rythme de 10 heures de couture par jour, Emma a déjà conçu elle-même 320 modèles de ces masques en coton écologique réutilisab­les, car lavables cinquante fois à la main. Un coup de fer à repasser étant nécessaire pour assurer une totale hygiène.

Deux euros par masque reversés pour la santé

Assortis aux collection­s de vêtements de plage de la marque, les « Jemmask » se déclinent en plusieurs coloris et modèles : le « Black Stars » et le « Pink Stars » notamment (voir photos). Petit plus que les fashionist­as appréciero­nt, des boucles de maillot de bain servent d’attache, plutôt que des élastiques classiques. Grâce à la réouvertur­e des ateliers de son fabricant italien lundi dernier, Emma attend une livraison de 1 000 masques pour répondre à un carnet de commandes bien fourni. « Avec la reprise de l’école, j’ai eu beaucoup de demandes de mamans pour leurs enfants. »

Car les « Jemmask » sont conçus pour les grands et les petits. Ces derniers ayant dans un premier temps été éprouvés sur les propres enfants d’Emma, sa fille de 11 ans et son fils de 8 ans. Livrables dans un délai «de4à5 jours », les masques anti-projection­s sont vendus 15 euros, dont 2 euros reversés à l’Organisati­on mondiale de la Santé. « J’ai cherché à qui faire des dons. Il y a énormément de fondations et j’aurais pu donner à une associatio­n locale, mais mes clients sont partout dans le monde et je voulais une organisati­on reconnue, qui parle à tout le monde. »

Et effectivem­ent, la clientèle de Jemma est internatio­nale. La dernière commande avant que nous raccrochio­ns provenait de New York. « Trois commandes de clients que je ne connaissai­s pas. C’est assez étonnant », reconnaît Emma. Pas mal pour une affaire qui, depuis Monaco, tourne uniquement grâce à Emma et une employée à mi-temps.

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Du tissu a été rajouté sur les côtés par rapport aux patrons italiens pour une meilleure attache. Et l’esthétisme. (Photos My Jemma)
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