Monaco-Matin

Le confinemen­t a inspiré Christine à Lucéram

- J.-P. B.

Le confinemen­t aura été propice à la découverte de loisirs. La cuisine, la peinture, la musique, la couture, le tricot, les jeux de société, la lecture… Pour Christine Waegeman-Ricort, du quartier Mortissons à Lucéram, cela aura été l’écriture. Exceptionn­ellement, ce ne sont pas les notes qui ont le plus inspiré cette musicienne profession­nelle mais les mots.

Elle écrit : « J’ai un nouveau coloc : le temps. Dès qu’il me voit accélérer un geste, il me tape sur l’épaule et me dit : “On se calme, je suis là !” Il me suit, guettant le moment où, par la force de l’habitude, je vais de nouveau activer le mouvement. Là, il s’infiltre dans ma pensée, il a jugé l’instant propice. Et, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, il se répand dans mes veines… Soulagemen­t. “J’ai” le temps… je le “possède” donc ? Un être minuscule, invisible, lui a signé un bail… Pour combien de temps ? En attendant, je savoure le moment présent, puis celui d’après, et d’encore après… Mon coloc est sympa, il me laisse décider de son emploi, il supporte tout d’une humeur égale. Tout juste s’il ne s’étire pas encore un peu plus lorsque je ne fais rien. Parfois il est farceur, il passe la vitesse supérieure lorsque je recommence à vouloir faire mille choses à la fois. Mais enfin, bon enfant, il me laisse déposer entre ses bras mes heures surchargée­s. “Laisse faire le temps”, me glisse-t-il à l’oreille… Oui, volontiers, car le temps fait bien les choses, et ce, depuis la nuit des temps ! Quand il s’en ira, promis : je lui laisserai la porte ouverte, ou un double des clés… » Façon originale de cohabiter avec lui qui, par définition, est fuyant et continue sans relâche son bonhomme de chemin…

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Christine WaegemanRi­cort se laisse porter par le temps. (DR)

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