Monaco-Matin

Le Figuier de Saint-Esprit brille pour les soignants

Le chef étoilé Christian Morisset a collaboré avec l’associatio­n La Maison de Valentin. Aujourd’hui, il offre au personnel de l’hôpital d’Antibes cinquante repas gastronomi­ques

- JÉRÉMY TOMATIS jtomatis@nicematin.fr

La semaine dernière, Laurence m’a téléphoné en urgence pour livrer des repas aux soignants de l’hôpital des Broussaill­es, à Cannes. Un autre chef, du fait de difficulté­s de logistique, s’était désisté au dernier moment. Dans la foulée, on s’est dit : pourquoi ne pas renouveler l’opération cette semaine à Antibes ? »

En voilà une idée qu’elle est bonne ! Et ce ne sont pas les cinquante soignants (ou plus s’ils partagent) de l’hôpital de la cité des Remparts qui vont s’en plaindre. Aujourd’hui, le chef étoilé du restaurant antibois Le Figuier Saint-Esprit, Christian Morisset, leur livre sur un plateau un repas gastronomi­que. Un cadeau gustatif pour leur réchauffer le coeur.

« Une expérience gastronomi­que unique »

L’opération, elle, vient de l’associatio­n La Maison de Valentin, qui vient habituelle­ment en aide aux enfants en situation de vulnérabil­ité. Et donc de sa présidente, Laurence Lorenzo : « Avec la pandémie, nous avons décidé d’adapter l’aide que nous offrons au quotidien pour les soignants. Pour leur offrir un moment de réconfort avec des repas mijotés par des chefs étoilés. Nous ne les livrons pas en grand nombre, ce n’est pas l’idée. Le but, c’est de leur permettre de vivre une expérience gastronomi­que unique. Nous sommes très complément­aires des autres actions solidaires qui existent depuis le début de la crise. » Après des semaines passées à travailler dans l’urgence, à faire face à des situations jamais vues auparavant, ces petits plats concoctés par un chef étoilé risquent de remonter le moral de ce personnel hospitalie­r dévoué. Un repas gastro et, avec, une petite surprise. Sorte de cerise sur le gâteau. «À chaque fois, nous essayons de donner une fleur, un chocolat, avec ce repas, reprend Laurence Lorenzo. C’est symbolique. La semaine dernière, nous avions sollicité la Ville de Cannes. Mais ça n’a pas pu se faire au dernier moment. Je me suis retrouvée avec des stocks de denrées sur les bras et sans cuisines. Heureuseme­nt, Christian Morisset a accepté de cuisiner dans son restaurant pour les soignants de Cannes. Et il a souhaité renouveler l’expérience pour les soignants d’Antibes, cette semaine. C’est super. »

Les collectivi­tés par toujours au rendez-vous

Sans don (lire par ailleurs) ni accompagne­ment des collectivi­tés territoria­les, ce geste que l’associatio­n souhaite poursuivre audelà de la crise au niveau national risque de s’éteindre avec le déconfinem­ent. « Nous essayons de solliciter au maximum les villes pour qu’elles nous fournissen­t des locaux dans lesquels les chefs peuvent cuisiner. Et on ne demande évidemment pas un château. Une cantine scolaire peut largement suffire. Le problème, c’est que certains chefs étoilés sont issus de palaces qui sont fermés. Les chefs n’ont pas accès aux cuisines. Certaines collectivi­tés comme Nice ont très rapidement accepté de nous aider. Ce n’est malheureus­ement pas le cas pour d’autres, comme Antibes. C’est dommage, d’autant plus que nous ne demandons aucune subvention. Mais simplement un espace où l’on pourrait cuisiner pour soutenir nos soignants… »

 ??  ?? Christian Morisset, chef étoilé du Figuier Saint-Esprit à Antibes, cuisine ici avec ses deux fils, Matthias,  ans, et Jordan,  ans. (Photos Clément Tiberghien)
Christian Morisset, chef étoilé du Figuier Saint-Esprit à Antibes, cuisine ici avec ses deux fils, Matthias,  ans, et Jordan,  ans. (Photos Clément Tiberghien)

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