Monaco-Matin

On révise ses classiques

- PAR AMANDINE ROUSSEL magazine@nicematin.fr

Avec De sang-froid, sorti en 1966, Truman Capote invente un nouveau genre littéraire : le roman témoignage. Tout en utilisant des techniques de narration classique de la fiction, l’auteur rapporte des faits réels. C’est en lisant le New York Times que Capote découvre un sordide fait divers dans le Kansas. Deux truands tuent quatre membres d’une même famille : un fermier, sa femme, son fils et sa fille. Le tout sans réel mobile. Le drame s’est déroulé à Holcomb en 1959. L’Américain décide de se rendre sur place pour comprendre. Il interroge la population, les autorités locales et même les deux meurtriers qui croupissen­t en prison. Une rencontre qui va d’ailleurs longtemps le hanter. Il continuera à leur rendre visite jusqu’à leur exécution en 1965. Les « acteurs » du fait divers sont disséqués, le contexte finement analysé. Les descriptio­ns de Capote sont d’une richesse incroyable. Elles sont le sel même du récit. Il a cette faculté étonnante et merveilleu­se d’embarquer son lecteur avec lui, au fin fond du Kansas. À ses côtés, on traque les criminels, on cherche à comprendre ce qui les a poussés à commettre l’irréparabl­e, on est immergé dans la population qui digère mal cette tragédie et cette violence. Pas d’artifices, juste des faits et encore des faits. Sans oublier un sens du détail saisissant.

Une comédie signée Richard Curtis qui fleure bon le rock des sixties ! Voilà comment on pourrait résumer en quelques mots Good Morning England. Lorsque Carl se fait renvoyer du lycée, sa mère l’envoie auprès de son parrain Quentin. Ce dernier dirige, depuis un bateau, une radio pirate. Depuis la mer du Nord, avec ses DJ’s stars, il fait découvrir le rock à toute la population britanniqu­e.

À bord, les situations loufoques s’enchaînent (un peu trop d’ailleurs…) sous un fond musical qui va vous donner la banane ! Des Kinks à Donovan en passant par Van Morrison, les Stones ou encore les Beach Boys, ça va vous chatouille­r les oreilles. On mord dedans comme une madeleine de Proust.

Pour l’anecdote, la radio pirate du film est fortement inspirée de Radio Caroline, fondée en 1964 par Ronan O’Rahilly, décédé il y a quelques jours.

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