Propos racistes en Seine-St-Denis : plainte pour violences policières
L’homme qui avait essuyé des propos racistes de la part de policiers qui l’interpellaient à L’Ile-Saint-Denis (SeineSaint-Denis) fin avril affirme avoir subi des violences de leur part et a porté plainte, hier, selon son avocat et le parquet de Bobigny.
La plainte contre X a été déposée auprès du parquet pour ces faits qui remontent à la nuit du 25 au 26 avril. Dans sa plainte, Samir, 28 ans, ouvrier dans le bâtiment de nationalité égyptienne, actuellement sans emploi, dénonce des « violences volontaires ayant entraîné une ITT non déterminée à ce jour, en réunion, avec usage ou menace d’une arme, par personnes dépositaires de l’autorité publique (...) » et à caractère raciste.
Cet habitant de Seine-Saint-Denis, sans papiers et qui vit depuis plus de 10 ans en France, porte également plainte pour « violation de liberté individuelle » et « destruction de bien privé », son téléphone portable ayant été détruit par un policier.
Cette nuit-là, Samir se serait jeté dans la Seine par « peur de violences policières », indique son avocat Arié Alimi. Etant en « irrégularité administrative » sur le territoire français, son client se trouvait de surcroît dans le véhicule d’un ami conduisant en état d’ébriété, précise-t-il. Les autorités judiciaires avaient, elles, indiqué que les policiers poursuivaient deux hommes soupçonnés de vol sur un chantier à Asnièressur-Seine (Hauts-de-Seine), commune limitrophe de L’Ile-Saint-Denis. Mais l’enquête a été classée sans suite.
Obligation de quitter le territoire
Menotté dès son arrivée sur la rive opposée du fleuve, le jeune homme aurait reçu « de nombreux coups de pied, poing et matraque, de la part de (...) sept ou huit » fonctionnaires, incriminant « en premier lieu » le commissaire divisionnaire d’Asnières, un officier déjà condamné pour « non-empêchement de délit » dans une autre affaire de violences policières. Les coups continuent alors que Samir est conduit dans un fourgon, sous les insultes des policiers, puis dans le fourgon lui-même, de la part de trois policiers hommes et d’une femme qui lui aurait « écras(é) la tête au sol avec son pied » ,lui « intimant (...) de s’excuser », selon les détails de la plainte. Une vidéo, prise par des habitants et publiée sur les réseaux sociaux, permet d’entendre les propos racistes des policiers – dont deux ont depuis été suspendus –.
Arrêté peu avant 2 heures, le jeune homme était finalement libéré vers 17 h 20, sans avoir été assisté d’un avocat, sans interprète alors qu’« il ne parle pratiquement pas le français » et « hors de tout cadre légal », selon l’avocat. Ce que dément le parquet de Nanterre, qui a chargé la police des polices d’enquêter sur les propos racistes tenus par les policiers. « Il était bien en garde à vue pour vol par effraction dans un lieu destiné à l’entrepôt de marchandises ».
L’enquête pour vol classée le jour même, les autorités préfectorales ont « pris une décision d’OQTF » (obligation de quitter le territoire français), a-ton précisé de même source.