« Les réseaux sociaux pour gérer le stress »
Dr Faredj Cherikh, chef du service d’addictologie du CHU de Nice
Quel était l’objectif de cette étude ?
C’était d’observer l’impact du confinement sur la population générale dans le contexte de pandémie en s’attardant sur l’état de santé psychique et en évaluant les consommations de produits addictogènes. Le but était aussi d’évaluer l’influence des mesures restrictives sur les comportements. Nous allons aussi voir l’évolution des comportements adoptés dans le temps et les stratégies mises en place face à cette situation très anxiogène (en réinterrogeant les personnes).
Quels sont justement ces comportements ?
Il y a deux manières de réagir : soit s’adapter et « faire avec », soit développer un stress incontrôlable et recourir à des consommations pour compenser et « tenir le coup ». Nous menons une étude similaire concernant spécifiquement les patients suivis en additologie, également pour voir comment ils gèrent le quotidien en confinement. En somme, est-ce qu’ils se sont adaptés ou est-ce qu’ils ont sombré plus encore dans l’addiction.
Quels résultats – dont vous disposez pour l’heure – vous ont le plus surpris ?
Nous avons constaté que la gestion du stress dans la population est en premier lieu compensée par les réseaux sociaux, les séries télé (chez , % des personnes), en deuxième par l’alimentation c’est-àdire le grignotage ( %) et en troisième par les jeux vidéos (, %). Alcool, cannabis et cocaïne sont utilisés par , % des répondants.
Quid de la consommation de médicaments ?
Elle a augmenté chez ceux qui en consommaient déjà, d’autant qu’ils ont majoritairement fait face à des problèmes d’anxiété et de sommeil.
Quels constats sur le plan émotionnel ?
Il ressort des premiers résultats que plus de % des personnes se disent facilement irritables ou énervées, % ont un sentiment de découragement et % un sentiment de tristesse. Le sommeil est aussi impacté avec % de difficultés d’endormissement et , % des personnes ont un sommeil non réparateur et de mauvaise qualité. Preuve que le confinement est réellement une épreuve pour tous.