Monaco-Matin

Les bijoux, un marché aux multiples facettes

Les ventes de bijoux aux enchères brillent par leur succès. Chantal Beauvois, experte en bijoux et pierres précieuses pour l’Hôtel des Ventes de Monte-Carlo nous présente cet univers vaste et fascinant

- LAURENCE GUIDICELLI

Comment se porte le marché des bijoux aux enchères ?

Il se porte très bien. Même en cette période de confinemen­t, les ventes en ligne ont très bien marché, avec des prix plus importants que d’habitude. Compte tenu de l’incertitud­e actuelle, il y a un regain d’intérêt pour l’achat de bijoux aux enchères, pour les pierres précieuses notamment, dont les prix ont flambé ces dernières années. En dix ans, ces derniers ont été multipliés par dix, surtout pour les rubis et les saphirs birmans, les saphirs du Cachemire, les perles fines et aussi les émeraudes de Colombie. Le prix du diamant a, lui, moins augmenté que les pierres de couleur.

Quelles sont les pièces les plus recherchée­s ?

Le marché des bijoux est très vaste. Il va de l’épingle de cravate jusqu’à la parure signée Van Cleef & Arpels. Parmi les bijoux les plus recherchés, on trouve les bijoux antiques et surtout, les pièces rares et signées de l’art déco et de l’art nouveau. Et depuis cinq ans, la vente de bijoux des années 70 marche très bien. La clientèle aime les grands sautoirs, les grosses bagues et les boucles d’oreilles imposantes de ces années-là. Il y a aussi les bijoux historique­s, ayant appartenu à une famille aristocrat­ique ou à une personne connue. Les signatures les plus recherchée­s sont celles de Cartier et de Van Cleef & Arpels, et aussi, de Mauboussin pour les bijoux d’avant 1940 et de la Maison Mellorio pour les bijoux anciens.

Qui sont les acheteurs ?

Il y a les personnes qui souhaitent faire un cadeau ou se faire plaisir et il y a celles qui souhaitent investir. Les marchands de bijoux du monde entier sont très demandeurs. Nous vendons aussi bien à des Indiens, des Australien­s, des Américains qu’à des Italiens. La clientèle française et locale, monégasque notamment, est également active. C’est une clientèle très fidélisée.

Et pour les pierres précieuses ?

Pour les pierres précieuses, c’est un marché à trois vitesses. On trouve les particulie­rs qui ont des besoins de pierres à l’occasion de fiançaille­s, d’anniversai­res... Certaines personnes souhaitent investir et achètent des pierres précieuses de placement. Il y aussi les marchands, qui recherchen­t des pierres exceptionn­elles et enfin, les collection­neurs, en quête eux-aussi de très belles pierres. Ce dernier marché est assez nouveau, il est apparu il y a dix ans environ.

Acheter des bijoux aux enchères, est-ce financière­ment intéressan­t ?

C’est très intéressan­t. Nous vendons en moyenne au tiers des prix pratiqués dans les bijouterie­s pour des pièces de qualité égale. Et nous apportons notre garantie et celle de nos experts.

Quels sont les records enregistré­s pour les ventes de bijoux aux enchères ?

Nous avons vendu un collier en diamants provenant d’une grande famille belge et doté de trois saphirs du Cachemire pour 1,850 million d’euros (hors frais) en 2016. Une bague avec un très beau rubis birman de 10 carats est partie pour 400 000 euros (hors frais) en juillet 2019 et en décembre dernier, une bague avec un saphir du Cachemire de plus de 18 carats a été achetée par un collection­neur de pierres pour 1,110 millions d’euros (hors frais). Les plus grands records en matière de bijoux reviennent à des diamants roses ou bleus vendus à Genève pour plusieurs dizaines de millions d’euros.

Quelle est l’actualité de votre étude ?

Nous organisons le 27 mai une vente en ligne de bijoux de charme. Les personnes qui le souhaitent pourront se rendre sur rendez-vous à notre hôtel des ventes pour voir en amont les pièces présentées, dans le respect des normes sanitaires requises. La vacation proposera une sélection d’intailles romaines, présentées par notre experte en archéologi­e Bianca Massard, et aussi, des bijoux anciens des XIXe et début du XXe siècles, des pièces art déco, des pierres précieuses, des perles... Notre prochaine vente de prestige se déroulera à la mi-juillet, et nous proposons également dans notre vente archéologi­que du 15 juin une paire extrêmemen­t rare de bracelets en or du Ve siècle av. J.-C. . Collier rivière en platine et or gris, diamants et  saphirs

(., ., et

. carats). Adjugé :    €. . Bague chevalière en or pavée de diamants et sertie d’un exceptionn­el saphir du Cachemire de , carats, provenant d’une famille princière. Adjugé :    €. . Bague en or gris centrée d’un rare rubis birman de , carats, diamants poires de , carats chacun. Adjugée :   €.

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