Hôtelier à Juan-les-Pins : « La vie reprend, sauf pour nous »
« La vie reprend sauf pour nous… » Isabelle et Jean-Christophe exploitent depuis vingt ans, 61, chemin Founel-Badine, à Juan-les-Pins, l’hôtel et résidence hôtelière deux étoiles Astor. À l’inverse de beaucoup d’établissements, ils ont décidé de rester ouverts pendant la période de confinement. Mais s’ils ont eu quelques clients (déplacements professionnels, personnes venues se confiner chez eux), la période a été particulièrement calme. « En avril, nous avons fait 850 euros de chiffre d’affaires au lieu de 30 000 euros, déplorent ces hôtes de 19 chambres et studios. Cette semaine devait être celle du Festival de Cannes, notre meilleure semaine. Aujourd’hui, nous avons zéro client. Au final, comme il n’y a aucune circulation, nous sommes fermés de fait. Le confinement perdure ! »
Et les prévisions pour les prochains mois ne sont pas optimistes. « Nous avons une vingtaine de nuitées de prévues en mai. Soit environ 900 euros de chiffre d’affaires au lieu de 35 000 euros d’ordinaire », confie le responsable, qui réalise normalement 80 % de son chiffre d’affaires annuel entre mars et octobre avec une clientèle à 70 % étrangère.
« Garder le moral »
Évidemment, les gérants ont perçu des aides de la part des impôts et de l’Urssaf (environ 4 000 euros) et une facilité pour emprunter de l’argent (banque, Région et CCI). Mais loin d’être suffisant pour ce couple de 58 ans. « Aujourd’hui, on a déjà un déficit de 50 000 euros de chiffre d’affaires. Et vu nos perspectives… On espère faire une saison du 15 juin au 15 octobre. Mais on imagine qu’elle sera tronquée avec essentiellement une clientèle franco-française. On attend de voir… Mais on sait que l’on va commencer l’hiver avec une trésorerie proche de zéro. Et on devra alors commencer à rembourser les emprunts que nous avons contractés. » De quoi s’attendre à des jours particulièrement difficiles si d’autres aides, – « autre que les emprunts » – ne viennent pas combler ces pertes. « On se demande si on va réussir à rembourser les emprunts et si on va survivre… ».
Malgré tout, le couple essaie de « garder le moral » en regardant le bon côté du confinement : « Nous avons consacré deux mois à tout réparer, tout nettoyer. C’est pimpant, prêt à retrouver du monde. »